Des chercheurs ont développé un traitement expérimental contre le VIH qui reste dans l’organisme, dans le but de contrôler les niveaux de virus à long terme après une dose unique.
Sur les 40 millions de personnes vivant avec le VIH dans le monde, seuls les trois quarts bénéficient actuellement d’une thérapie antirétrovirale, le traitement de référence. Les personnes séropositives sont confrontées à de multiples défis dans leur parcours de soins : obtenir un diagnostic, délivrer une ordonnance, se procurer des médicaments, tolérer leurs effets secondaires, adhérer au traitement, etc. En l’absence de traitement, le VIH détruit rapidement les cellules immunitaires de l’organisme, rendant le patient vulnérable à d’autres maladies infectieuses, voire à certains cancers : on parle alors de Syndrome d’immunodéficience acquiseSyndrome d’immunodéficience acquise (SIDA)).
CONSEIL contre le VIH : quand la génétique trompe les virus
Pour surmonter certains des problèmes liés aux antirétroviraux existants, un groupe de chercheurs a mis au point un nouveau traitement : une forme modifiée du virus, appelée particule interférente thérapeutique (TIP), qui peut vaincre le VIH dans l’organisme. L’idée est que lorsque la TIP inoffensive est injectée dans une personne SéropositifSéropositifil prend le dessus sur le VIH, occupant les cellules que le virus détruirait normalement, et les protégeant ainsi. Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Science.
Traitement à durée (in)déterminée ?
Les expériences ont été menées sur des singes et voici ce qu’ils ont découvert : ceux qui avaient reçu des TIP avaient des niveaux de virus 10 000 fois inférieurs à ceux de quatre singes infectés qui n’avaient pas reçu le traitement. De plus, les singes ayant reçu l’injection de TIP avaient des niveaux de virus plus élevés réponses immunitairesréponses immunitairessans aucun signe deinflammationinflammationComme prévu en raison de leur potentiel de réplication élevé, les TIP se sont répliqués dans le corps des singes tout au long de la duréedurée de l’étude, soit sept mois. Si cela suggère qu’un traitement à long terme est possible, les chercheurs n’envisagent pas ce traitement indéfiniment : en raison de leur similitude avec les virus non modifiés, les TIP stimulent les cellules immunitaires de l’organisme, qui peuvent éventuellement s’épuiser, permettant au VIH de reprendre le dessus.
L’étape suivante consiste à tester l’efficacité des TIPs à la place des antirétroviraux, sur des singes dont le VIH est déjà bien contrôlé. Viendra ensuite la essais cliniquesessais cliniques sur les humains, avec pour objectif ultime de fournir de nouvelles options de traitement du VIH, afin que les personnes séropositives puissent vivre sans médicament pour le reste de leur vie.