Une nouvelle piste pour lutter contre les moustiques : la surdité masculine
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Une nouvelle piste pour lutter contre les moustiques : la surdité masculine

Dans leurs recherches pour lutter contre ces insectes porteurs de maladies à travers le monde, des chercheurs américains de l’Université de Californie ont fait une découverte surprenante : les moustiques mâles sourds perdent toute envie de se reproduire.

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Un moustique (photo d'illustration). (LUIS ROBAYO / AFP)

Pour empêcher les moustiques de se reproduire, des scientifiques américains ont créé des moustiques génétiquement modifiés. Ils ont « perturbé » l’ADN des insectes avec la technique CRISPR dite des ciseaux moléculaires, c’est-à-dire qu’ils ont supprimé un gène essentiel à l’audition. Résultat de l’étude : ces moustiques mâles, totalement sourds, enfermés avec de nombreuses femelles, ont perdu tout intérêt pour leurs congénères. Pas la moindre démarche, aucune envie de se reproduire, zéro libido.

Les mécanismes précis impliqués dans la reproduction des moustiques sont encore mal compris, mais cette étude montre que l’ouïe joue un rôle essentiel dans l’accouplement. Parce que ce qui attire plus que tout les hommes vers les femmes, c’est le « bzzz » qu’ils produisent. Ce petit bruit de battements d’ailes qui agace les humains est ce qui plaît tant au moustique mâle et s’il ne l’entend pas, il reste de marbre.

Pour lutter contre la prolifération des moustiques, la piste est jugée intéressante. Ces mâles sourds pourraient être relâchés en grand nombre dans la nature, pour perturber la reproduction avec les femelles. Des techniques similaires existent déjà avec des moustiques rendus stériles. Les enjeux sont élevés. Les moustiques transmettent la fièvre jaune, le virus Zika ou la dengue, qui infecte chaque année 400 millions de personnes dans le monde. Et la maladie progresse : les moustiques profitent du réchauffement climatique. Il est même devenu une menace en France métropolitaine, jusqu’ici épargnée.

Il y a quelques semaines, l’Agence de sécurité sanitaire (Anses) prévenait qu’il s’agissait « assez probable » qu’une épidémie de dengue va éclater en France dans les années à venir. Les autorités ont recensé près de 80 cas dits autochtones en 2024, c’est-à-dire contractés directement en France métropolitaine, sans lien avec des zones à risque comme les Antilles. Un numéro record.

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