Une créature fascinante. Les profondeurs des océans recèlent de nombreux secrets et la communauté scientifique a encore beaucoup à apprendre. Une étude publiée le 2 mai 2024 dans la revue BioRxiv nous informe de la découverte, en septembre 2016, d’une nouvelle espèce de calmar vampire, baptisée Vampyroteuthis pseudo-infernalpar des chercheurs chinois.
Des analyses ont confirmé l’existence de cette nouvelle espèce en révélant des différences significatives avec Vampyroteuthis infernalIdentifiée en 1903 par le biologiste marin Carl Chun, elle était jusqu’alors la seule espèce du genre à être officiellement reconnue. Plusieurs tentatives d’identification antérieures à celle de 2016 avaient échoué, les spécimens s’avérant être des formes juvéniles de celle recensée à l’aube du XXe siècle.
Huit années de recherche pour distinguer ces deux espèces marines fascinantes
C’est lors d’une expédition océanographique organisée près de l’île de Hainan que cette espèce au profil génétique distinct a été observée, évoluant dans une zone de l’océan où la lumière du soleil est rare, à des profondeurs comprises entre 800 et 1000 mètres.
Avant de pouvoir affirmer que cette découverte était véritablement sans précédent, les scientifiques, en collaboration avec le laboratoire clé de bioressources et d’écologie marines tropicales de l’Institut d’océanologie de la mer de Chine méridionale et l’Université des sciences et technologies de Shanghai, ont dû examiner attentivement les caractéristiques de la créature. Ce processus a pris du temps, car il a fallu comparer les spécimens pour s’assurer que les différences éventuelles n’étaient pas dues à des erreurs de collecte ou à des variations individuelles.
Au cours des huit dernières années, les experts ont recueilli diverses informations qui leur permettent de confirmer que V. pseudoinfernalis présentaient diverses caractéristiques distinctes de celles de V. infernalisPar exemple, le premier a une queue pointue, tandis que le second n’en a pas.
En revanche, le bec du nouveau calmar vampire possède, sur sa mâchoire inférieure, une aile plus longue que celle du V. infernalis. Enfin, les auteurs ont noté que la position de deux photophores (organes lumineux) entre les nageoires et la queue n’était pas la même selon les espèces. V. infernalisils sont situés à un tiers de la distance entre l’extrémité du corps et les nageoires. En revanche, ils sont situés à mi-chemin V. pseudoinfernalis.
D. Qiu et al.
Cette étude est pleine d’espoir. Selon les scientifiques, de tels travaux devraient permettre de mieux comprendre les adaptations biologiques nécessaires à la survie des créatures des écosystèmes marins profonds, grâce à la découverte de plusieurs nouveaux aspects de la diversité morphologique et génétique des céphalopodes.
Les chercheurs ont déclaré qu’ils espèrent continuer à explorer les profondeurs marines dans les mois à venir pour mieux comprendre l’écologie et le comportement de V. pseudoinfernalis. Le régime alimentaire de ce charognard pourrait être similaire à celui de V. infernalis.
Il se nourrirait alors de petits invertébrés, ainsi que de débris organiques en décomposition. Cependant, de nouvelles recherches pourraient contribuer à corroborer (ou à réfuter) cette théorie.
Cet article a été initialement publié le 9 juillet.
GrP1