Une nouvelle découverte sur les antiviraux va accélérer leur efficacité
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Une nouvelle découverte sur les antiviraux va accélérer leur efficacité

Une nouvelle découverte sur les antiviraux va accélérer leur efficacité

C’est une découverte qui pourrait changer le traitement de multiples maladies. Aujourd’hui, après deux ans de travaux, le CNRS publie un communiqué indiquant que le processus d’activation du bemnifosbuvir, un médicament antiviral utilisé notamment contre l’hépatite C, avait été décrypté.

Concrètement, les chercheurs ont découvert que les antiviraux ingérés sous forme de pilule subissent toute une série de modifications dans la cellule avant de prendre la forme qui leur permettra d’attaquer le virus. Au total, cinq étapes liées à cinq enzymes différentes interagissant avec le médicament ont été identifiées à l’échelle atomique, précisent les chercheurs. Il s’agit du plus haut degré de précision.

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« Avant, on travaillait à l’aveugle. Pendant des années, on testait des substances dans des cellules jusqu’à obtenir l’effet désiré, mais sans connaître les mécanismes pour y parvenir », se réjouit Bruno Canard, virologue à CNRS.

C’est désormais chose faite. La connaissance de cette chaîne d’activation peut être étendue à tous les autres virus à ARN, comme ceux responsables de la dengue, du Covid ou encore du monkeypox.

Meilleur ciblage des tissus infectés

Cette découverte ouvre ainsi trois champs de possibilités. D’abord, elle permettra de comprendre où se trouvent les points bloquants dans la chaîne d’activation, lors des tests de nouveaux médicaments antiviraux et ainsi, d’accélérer leur développement, plutôt que de tâtonner à l’aveugle. Ensuite, les chercheurs pourront voir si les animaux en laboratoire ont les mêmes chaînes d’activation que les humains et, ainsi, restreindre les essais cliniques à ces derniers.

« Avant, on pouvait passer à côté de médicaments parce que l’essai sur la souris ne fonctionnait pas, mais il fonctionnait très bien sur des cellules humaines en culture, et on abandonnait le processus de développement. »explique Bruno Canard. « Maintenant, savoir qu’un animal a une réaction similaire à celle d’un humain à la prise d’un médicament signifie que nous ne testons pas pour rien. »

Fait important, les chercheurs ont également identifié le motif chimique du bemnifosbuvir qui lui permet d’être efficace dans les cellules hépatiques. Grâce à cette avancée, ils espèrent désormais développer de nouveaux médicaments antiviraux qui cibleraient d’autres tissus plus intéressants, comme les cellules pulmonaires pour le Covid par exemple. À terme, cela permettra de concentrer l’efficacité de ces médicaments sur les organes infectés et ainsi de réduire la quantité ingérée ainsi que les effets secondaires.

 » Le Saint Graal serait de pouvoir faire pénétrer ces médicaments dans le système nerveux central pour déloger les virus les plus problématiques comme ceux responsables d’encéphalites ou de certaines formes de Covid qui affectent les neurones. « , explique le virologue.

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Médicaments antiviraux en complément de la vaccination

La recherche sur les antiviraux n’en est qu’à ses balbutiements, puisqu’ils n’ont été découverts que dans les années 1960, bien après les vaccins. Ils sont aussi complémentaires à la vaccination, la meilleure solution pour stopper une épidémie. Les antiviraux permettent notamment de contrôler l’épidémie le temps de développer un vaccin. Autre avantage : ces médicaments ne dépendent pas des variants, contrairement aux vaccins, puisqu’ils agissent sur une partie du virus qui ne mute pas.

 » C’est aussi la raison de leur succès. « , note Bruno Canard. La découverte clé sur les traitements antiviraux du CNRS a été publiée dans la revue PLOS Biology et est donc accessible à tous les laboratoires qui produisent ce type de médicaments. » Cette recherche profitera à tous « , conclut le chercheur.

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