une nouvelle campagne de vaccination dans les collèges en septembre
Les adolescents de 5e, filles et garçons, seront à nouveau invités à se faire vacciner contre le VPH (papillomavirus) à la rentrée 2024. Car la France est encore à la traîne en Europe en matière de couverture vaccinale pour prévenir le développement du cancer du col de l’utérus. Certains pays comme le Portugal, la Belgique et l’Islande ont des taux de couverture vaccinale égaux ou supérieurs à 90 %. La France avait un objectif de 60 % en 2023. Nous n’y sommes pas encore.
Mais la campagne de vaccination lancée pour la première fois dans les collèges à la rentrée 2023 a permis de passer de 38 % de filles de 12 ans ayant reçu une dose de vaccin au 1er septembre à 55 % au 31 décembre. Chez les garçons du même âge, on est passé de 26 % à 41 % en trois mois, selon les chiffres de Santé publique France.
« Les chiffres ne sont pas optimaux, mais très encourageants. Cela démontre clairement l’efficacité de la vaccination au collège. Par ailleurs, tous les pays qui affichent un taux de couverture vaccinale supérieur à 80 % ont mis en place la vaccination dans les collèges », insiste le professeur Geoffroy Canlorbe, secrétaire de la SFPCV (Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale). En France, le ministère de la Santé espère atteindre ce taux de 80 % de couverture vaccinale contre le VPH en 2030.
« Faire du cancer du col de l’utérus une maladie du passé »
Si la SFPCV met autant l’accent sur cette tranche d’âge, c’est parce que plus les jeunes sont vaccinés tôt, plus le vaccin est efficace. « En Grande-Bretagne, où le taux de couverture vaccinale est de 80 %, la réduction des lésions précancéreuses est de 97 % si les jeunes filles sont vaccinées à 12 ou 13 ans. Elle descend à 75 % s’ils sont vaccinés entre 14 et 16 ans et à 39 % s’ils sont vaccinés entre 16 et 18 ans », explique le docteur Jean-Luc Mergui.
Cette dernière souligne également l’importance de la vaccination pour réduire les inégalités en matière de prévention, car « les jeunes femmes issues d’un milieu socio-économique défavorisé consultent moins les gynécologues et sont moins dépistées. » « En combinant bonne couverture vaccinale et dépistage à l’âge adulte, on pourrait faire du cancer du col de l’utérus une maladie du passé », conclut le professeur Xavier Carcopino, président de la SFPCV.