une nouvelle caméra fixée aux oreilles des arbitres, un simple gadget ou une véritable avancée ?
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une nouvelle caméra fixée aux oreilles des arbitres, un simple gadget ou une véritable avancée ?

une nouvelle caméra fixée aux oreilles des arbitres, un simple gadget ou une véritable avancée ?

Cette année, le tournoi de Roland-Garros innove avec une nouvelle caméra sur le court Philippe-Chatrier : celle vissée à l’oreille de l’arbitre de chaise, censée plonger le spectateur au cœur de l’action.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Temps de lecture : 3 minutes

Oubliez le chapeau Panama : cette année, outre les parapluies, l’accessoire tendance Porte d’Auteuil, c’est l’appareil photo fixé à l’oreille. Un nouveau style – et une première mondiale – imaginé par la Fédération française de tennis (FFT), qui équipe les arbitres de chaise de Roland-Garros Central depuis l’ouverture du tournoi avec un seul objectif : rendre les retransmissions encore plus immersives. « Tout le monde peut nous entendre maintenant, et c’est une bonne chose. » » se félicite l’arbitre suédoise Louise Engzell.

Pour l’instant, côté spectateur, l’initiative divise, avec des images pas toujours stables. « Il faut laisser le temps aux chaînes de télévision de s’approprier ce nouvel outil, de l’apprivoiser »» met en perspective Jean-Patrick Reydellet, responsable des arbitres de Roland-Garros et porteur de ce projet. « C’est un système utilisé dans d’autres sports, dans le rugby, la NBA, le football. Nous l’adaptons au tennis et nous recueillons les retours des officiels pour améliorer ce système”ajoute celui qui reçoit dans son bureau, perdu au milieu d’un dédale de couloirs sous les tribunaux.

Si les chaînes de télévision peaufinent jour après jour l’utilisation de ce nouvel outil, la « refcam » – son surnom – a déjà séduit les principaux intéressés : les arbitres de chaise. « D’abord, nous avons été surpris »admet Louise Engzell. « Nous nous demandions comment cela allait se passer. Mais la vérité est qu’une fois sur le terrain, tout ce qui nous entoure disparaît. Nous sommes concentrés sur notre tâche, donc même si nous avions un énorme chapeau sur la tête, nous n’y penserions plus. »

Premier fonctionnaire à équiper cette nouvelle caméra, Nico Helwerth a également eu « une appréhension »parce qu’il se retrouve « avec quelque chose qui pend sur la tête, ce qui est nouveau ». Mais l’Allemand a vite compris : « On sait quand on vient ici qu’il peut y avoir ce genre de nouveauté, car Roland-Garros a toujours été un tournoi qui innove. Nous y sommes habitués. Ensuite, avant de juger, il faut essayer. Nous avons essayé et ça marche ! Si les deux arbitres concèdent que la caméra pourrait être plus fine, ils rassurent néanmoins : elle n’est ni trop lourde ni dans leur champ de vision.

« On sent surtout les deux batteries qui traînent dans notre dos », confie Louise Engzell. Piles qui doivent être changées rapidement entre chaque set. « Beaucoup de monde dans les tribunes doivent penser que c’est un micro », imagine Nico Helwerth. La forme cylindrique de cet appareil photo accroché comme une oreillette peut en effet le laisser penser. Et des surprises. Mais le test des caméras ventrales GoPro réalisé l’année dernière n’a pas été concluant. « Quand les juges étaient assis, on ne voyait que leur micro »sourit Jean-Patrick Reydellet.

Ce nouvel outil technologique n’a cependant aucun effet sur les joueurs, assurent les deux officiels, pour une raison simple selon Nico Helwerth : « Ils sont déjà filmés sous tous les angles sur le terrain, et même dans les vestiaires. Donc une caméra en plus ou en moins… Quand on le leur dit en début de match, ils ne réagissent souvent pas.»

Ces « refcams » sont principalement destinées au public. « Pour les commentateurs, cela peut aider à savoir rapidement ce qui se passe, en cas d’interruption du match à cause de la pluie, et à s’expliquer avec un joueur »apprécie Louise Engzell, « C’est bien qu’on entende nos discussions, qu’on soit ouvert, qu’on ne cache rien. »

Autre particularité : emmener les spectateurs sur le terrain lorsque l’arbitre quitte son fauteuil pour vérifier si le ballon a été fautif ou non. « Quand on vérifie une marque, ça peut aller très vite, parce qu’on y est habitué. Pour le spectateur, ces images doivent probablement être lues au ralenti. », sourit l’arbitre suédois. Si certains détails restent à peaufiner, le plus important pour Jean-Patrick Reydellet est que « ces innovations technologiques, toujours les bienvenues, ne gênent pas le jeu ».

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