Selon un sondage Ifop pour Ouest France publié ce jeudi 9 mai, près de la moitié (46%) des Français s’inquiètent de l’Europe et 16% se sentent en colère. Cependant, la majorité (59%) se déclare fière d’être européenne.
A un mois des élections européennes, que pensent les Français de l’Europe ? C’est un sentiment négatif qui prédomine, selon une nouvelle enquête réalisée par l’Ifop pour Ouest France, publiée ce jeudi 9 mai, également Journée de l’Europe.
Les Français évoquent en premier un sentiment d’inquiétude (pour 46% d’entre eux), tandis que d’autres déclarent ressentir de la colère (13%). 16% se déclarent également indifférents. A l’inverse, seul un quart exprime un sentiment positif. 15% parlent de confiance et 10% d’optimisme.
Les seniors et les sympathisants de droite plus inquiets
Dans le détail, l’inquiétude prévaut chez les artisans et commerçants (53%) et les retraités (50%). La majorité des sympathisants de droite et d’extrême droite (53%) se disent inquiets. Les plus en colère se situent dans les rangs de la Reconquête (34%) et des Rassemblement national (23%).
Ce sentiment de colère ou d’inquiétude varie grandement selon l’âge des répondants. Seul un quart (26%) des 18-24 ans se disent inquiets, alors que ce chiffre monte à 50% pour les 65 ans et plus.
Une majorité de Français fiers d’être européens
Une majorité de Français se disent néanmoins fiers d’être européens, mais ce sentiment est en baisse, passant de 68 % en décembre 2021 à 59 % en avril 2024. Les habitants du Centre-Val de Loire, Hauts-de-France, près de un tiers (30%) des Normandie et Corse déclarent ne jamais ou rarement être fiers d’être Européens.
Par ailleurs, de moins en moins de Français trouvent des effets positifs de la construction européenne pour la France (50 % contre 53 % en mars 2017).
Plus de la moitié des artisans et commerçants (53%) et des ouvriers (51%) se sentent rarement ou jamais fiers d’appartenir à l’Union européenne. Si 84 % des électeurs de la majorité présidentielle et 71 % de ceux de gauche expriment leur fierté, ils ne sont que 36 % pour la Reconquête et le RN.
Même chez les Français fiers d’être européens, le sentiment d’inquiétude (43%) prime sur la confiance (24%) et l’optimisme (14%).
L’impression d’inégalité entre les territoires
Les personnes interrogées estiment également que certains territoires bénéficient davantage de la politique et des ressources financières de l’UE. Pour 70 %, l’Île-de-France est avantagée, tout comme les métropoles (66 %).
A l’inverse, la majorité juge que les communes rurales (64%), les banlieues difficiles (63%) et les zones périurbaines (52%) ne bénéficient pas de ces moyens. Les personnes interrogées font d’abord confiance à la commune (23%) et à la région (22%) pour « répondre aux défis de demain », avec seulement 10 % citant l’Europe en premier.
Proximité de l’Allemagne et de l’Espagne
Enfin, les pays dont les Français se sentent les plus proches sont l’Espagne (24 %), l’Allemagne (23 %), la Belgique (18 %) et l’Italie (14 %), tous les autres États collectant 3 %. ou moins.
L’Allemagne est particulièrement citée parmi les cadres, les sondés les plus diplômés et les électeurs d’Emmanuel Macron et Valérie Pécresse, tandis que l’Espagne est plus fréquemment citée par les 18-24 ans et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Les réponses varient également en fonction de la proximité géographique.
Cette enquête a été réalisée par téléphone du 4 au 13 avril et en ligne du 17 au 25 avril auprès d’un échantillon de 4 821 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d’erreur est comprise entre 1,8 et 2,9 points.