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une loi « rupture » après plus de quarante ans de débats

Sous les lustres en cristal Baccarat de la salle des fêtes de l’Elysée, Emmanuel Macron doute soudain : « Les lois n’ont pas épuisé le grain de chaque situation, de chaque cas, de chaque drame. Le peuvent-ils et le devraient-ils ? » La question est éphémère. Ce 3 avril 2023, devant les membres de la Convention citoyenne du fin de vie qui sont venus lui soumettre leurs conclusions, le chef de l’Etat promet un projet de loi qui tracera les contours « Le modèle français de fin de vie « .

L’Assemblée nationale devait entamer, lundi 27 mai, l’examen du texte gouvernemental relatif à l’accompagnement des malades et à la fin de vie. Le projet de loi prévoit que tout adulte souffrant de douleurs physiques et psychiques « insupportable » lié à un « maladie incurable » peut demander l’accès à un « aide à mourir ».

Pour souligner la révolution induite par ce texte, le Conseil d’Etat indique dans son avis du 4 avril qu’il « introduit une double rupture avec la législation actuelle, d’une part, en inscrivant la fin de la vie dans un horizon qui n’est plus celui d’une mort imminente ou imminente et, d’autre part, en autorisant, pour la première fois, un acte avec l’intention de causer la mort.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Fin de vie : la majorité en quête de consensus lors de l’examen du projet de loi à l’Assemblée nationale

Et comme l’expression « aide à mourir » mérite elle aussi une traduction, le Conseil d’État précise qu’il s’agit de « la légalisation, sous certaines conditions, du suicide assisté et, dans le cas où la personne n’est pas physiquement capable d’administrer elle-même la substance mortelle, l’euthanasie à la demande de cette personne ».

Tremblement de terre législatif

Les rebondissements du débat depuis près de cinquante ans autour de la question du soulagement des douleurs de l’agonie ne laissaient pas présager un tel séisme législatif. Il a fallu un entrelacement de débats éthiques, d’affaires médiatiques, de lois et de considérations politiques pour parvenir à ce changement.

Le point de départ de ce chemin chaotique pourrait être le 21 février 1978. Le monde publie ce jour-là cinq chroniques sur la fin de vie dont celle du sénateur (radical) du Lot-et-Garonne Henri Caillavet. L’ancien secrétaire d’État, également franc-maçon, fait la promotion de son projet de loi relatif au droit à « vis ta mort ». Il défend l’idée selon laquelle « Tout mineur majeur ou émancipé, sain d’esprit, peut s’opposer à la prolongation artificielle de sa vie s’il est atteint d’une affection incurable, pathologique ou accidentelle ».

Le père de la première loi sur le don d’organes proposait qu’un patient puisse « refuser l’acharnement thérapeutique ». La proposition n’est pas adoptée. Mais elle pose la première pierre d’un mouvement en faveur de la reconnaissance des droits des patients. Elle débouchera notamment sur la loi du 4 mars 2002, dite « loi Kouchner », qui prévoit que« Aucun acte ou traitement médical ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. »

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Cammile Bussière

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