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Une loi controversée sur l’élection des juges au « vote populaire » est promulguée

Le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador se tient aux côtés de son épouse Beatriz Gutierrez Mueller, de la nouvelle présidente Claudia Sheinbaum et d'autres responsables du gouvernement lors d'une cérémonie marquant le 177e anniversaire de la bataille de Chapultepec au Monument aux enfants héroïques à Mexico, au Mexique, le 13 septembre 2024.

Le président sortant du Mexique, Andrés Manuel López Obrador, a promulgué dimanche 15 septembre le décret d’une loi controversée et unique au monde sur l’élection de tous les juges et magistrats par un suffrage universel. « vote populaire »Ce texte inquiète les États-Unis, les investisseurs et la justice.

« Je signerai le décret portant publication de la réforme de la Constitution dans le but d’améliorer le système judiciaire »« C’est une décision qui doit être prise », a déclaré dans une vidéo publiée dans l’après-midi le président nationaliste de gauche, qui termine son mandat unique de six ans avec une popularité record de près de 70%. A la fin de l’enregistrement, il signe le décret avec à ses côtés la future présidente, Claudia Sheinbaum, qui prendra le pouvoir le 1er octobre après avoir remporté l’élection présidentielle à un tour du 2 juin avec près de 60% des voix.

Tous deux sont des figures de proue du Mouvement de régénération nationale (Morena), qui dispose également d’une majorité des deux tiers au Congrès des députés et est proche d’une voix au Sénat, ce qui a permis l’adoption rapide de la réforme constitutionnelle.

Dans la vidéo publiée sur son compte X, le président a justifié la refonte du système judiciaire, qui représente selon Washington une  » risque «  pour la démocratie mexicaine et une  » menace «  pour les relations commerciales bilatérales. « Il faut que la justice parvienne à tous, qu’il n’y ait pas de corruption dans le système judiciaire, que les juges, les magistrats, les ministres appliquent à la lettre le principe selon lequel rien n’est en dehors de la loi et personne n’est au-dessus de la loi. »a-t-il déclaré. Le président sortant a plaidé pour « un véritable État de droit » en signant le décret sur la Journée de l’Indépendance Nationale.

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L’inquiétude de Washington

Dans la soirée, le président prononcera le dernier discours devant la foule rassemblée au pied du Palais national sur le Zocalo – la plus grande place d’Amérique latine « pleurer » de son mandat, célébrant le début de la lutte pour l’indépendance en 1810.

Avec cette réforme, le Mexique deviendra le premier pays au monde à élire tous ses juges au suffrage universel, y compris ceux de la Cour suprême, ainsi que certains magistrats. Près de 7 000 fonctionnaires judiciaires – dont environ 1 600 juges fédéraux – seront élus en 2025 et 2027. La réforme judiciaire réduit également le nombre de juges de la Cour suprême de onze à neuf, tandis que leur mandat passe de 15 à 12 ans.

Du côté du président, sa promulgation a de nouveau provoqué de vives réactions de la part des « Amlovers » (surnom des partisans du président) et de ses adversaires.

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Ce dernier avait fait irruption dans l’hémicycle lors du débat mardi au Sénat pour bloquer l’approbation du texte. La séance s’est poursuivie dans l’ancien siège du Sénat. La réforme inquiète les milieux d’affaires, au moment où l’économie mexicaine s’essouffle (croissance revue à la baisse pour 2024 de 2,4 à 1,5%, recul de la Bourse de 2,8% en août, affaiblissement du peso face au dollar).

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La réforme « menacera la relation commerciale historique que nous avons construite, fondée sur la confiance des investisseurs dans le cadre juridique du Mexique. »s’inquiète l’ambassadeur des États-Unis au Mexique, Ken Salzar, ancien membre du Sénat américain et de l’administration Obama et homme de confiance du président américain Joe Biden.

En 2023, le Mexique est devenu le premier partenaire commercial des États-Unis, devant la Chine. Douzième économie mondiale, le Mexique est également en proie à la violence du crime organisé (trafic de drogue, migrants, extorsion, etc.).

Dans un pays qui enregistre quelque 30 000 homicides par an, le système judiciaire actuel souffre d’une inefficacité quasi totale, selon l’ONG Impunité Zéro : « Pour 100 délits, seuls 6,4 sont signalés, dont 14 % sont résolus. Cela signifie que la probabilité de résoudre un délit commis dans notre pays est de 0,9 %. »

Le Monde avec l’AFP

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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