une importante vague de départs après les émeutes

Sur les hauteurs de Nouméa (Nouvelle-Calédonie), la maison de Natasha Krzyzynski vient d’être rénovée. Elle y vit depuis 14 ans, mais a décidé de partir. Jusqu’aux émeutes de mai 2024, elle n’avait jamais connu l’insécurité dans son quartier. Puis une nuit, la voiture de son voisin a été incendiée, raconte-t-elle.On se dit qu’on n’est plus en sécurité. On a passé des nuits à veiller, à avoir peur.« , confie-t-elle. Elle vit ici avec son compagnon et son fils de 5 ans et demi.

Après 30 ans sur l’île et beaucoup de réflexion, la famille a décidé de quitter définitivement la Nouvelle-Calédonie. Plusieurs autres personnes ont fait le même choix. Dans chaque quartier de Nouméa, des dizaines de panneaux « à vendre » ou « à louer » apparaissent. Antoine Azevedo, agent immobilier depuis 18 ans sur le territoire, croule sous les nouveaux dossiers depuis plusieurs mois. Dans la région, la moitié des contrats de location ont été résiliés.

L’exode concerne aussi les professionnels. Au nord de l’archipel, à Koumac (Nouvelle-Calédonie), il n’y a plus aucun médecin au centre hospitalier.Les lits sont rangés, pliés« , constate le directeur, Joachim Tutugoro. Seules les urgences sont encore ouvertes.