Une icône du passé « ressuscitée » grâce à Volkswagen
Ford vient de dévoiler sa nouvelle voiture électrique, la Capri. Elle reprend un nom mythique des années 60 et la rend 100% électrique. Pour ce faire, la recette est la même que celle du SUV Ford Explorer : une base achetée à Volkswagen avec quelques modifications techniques. Nous avons pu monter à bord de la Ford Capri électrique avec ses 620 km d’autonomie, et voici nos premières impressions.
Les rumeurs avaient raison : Ford ressuscite la Capri, mais le coupé compact se transforme littéralement. Il passe au 100 % électrique, et n’est plus un coupé. Au lieu de cela, Ford l’a transformé en une sorte de berline façon SUV ou crossover, à la manière d’une Polestar 2 ou comme la toute nouvelle Mona 03 de Xpeng. La Ford Capri est vendue en France et nous avons résumé toute sa fiche technique dans notre article d’annonce. Nous nous attacherons ici à donner notre avis sur cette nouvelle voiture électrique.
Fiche technique : une Volkswagen
Comme vous pouvez le constater sur la fiche technique, la Ford Capri utilise la plateforme MEB de Volkswagen. Exactement comme le Ford Explorer. En d’autres termes, la base technique (moteurs, batteries et châssis) est la même que celle de la Volkswagen ID.4, de la Skoda Enyaq et de la Cupra Tavascan pour n’en citer que quelques-unes.
Mais Ford a procédé à quelques ajustements cosmétiques et technologiques pour éviter que les clients ne voient au premier coup d’œil la base commune partagée avec le constructeur allemand. Nous verrons cela un peu plus tard dans les sections design et infodivertissement.
Design : une berline ou un SUV ?
Les puristes crieront au scandale. Les responsables du design de Ford affirment que la Capri permet au constructeur automobile de « Célébrons le passé en réinventant notre avenir. Une voiture que seule Ford peut construire. La légende est de retour« . Alors oui, mais non. Non, la Ford Capri électrique n’a plus rien à voir avec ce modèle coupé vendu entre les années 60 et 80.
On est bien loin de la petite compacte. On a ici affaire à une longue berline qui semble dotée d’un coffre, voire à un SUV coupé, à la manière d’une Volkswagen ID.5. Un rapide coup d’oeil aux dimensions (4,634 mètres de long pour 1,946 mètre de large et 1,626 mètre de haut) permet de se rendre compte que ce nouveau modèle n’a plus rien de commun avec l’ancien.
La face avant rappelle beaucoup celle du Ford Explorer, avec un pare-chocs arrondi. Les phares sont bien sûr exclusifs à la Capri et apportent une belle signature lumineuse, avec une large bande noire reprise de la Capri d’origine.
De profil, on dirait clairement une Polestar 2. Personnellement, j’adore les berlines, et je trouve cette Capri plutôt réussie sous cet angle. Mais, on peut voir l’astuce utilisée par les designers pour donner à ce SUV des allures de berline : une bande noire appliquée sur les jupes latérales, le diffuseur arrière et les spoilers avant pour donner l’impression qu’elle est moins haute.
L’arrière de la Ford Capri est massif. On a affaire à un beau bébé, et non à un coupé compact. Le coffre (ou plutôt le hayon) est gigantesque, tant en largeur qu’en hauteur. Ce qui apporte une certaine agressivité à l’ensemble et rend la voiture encore moins compacte visuellement.
L’idée de la bande noire est toujours reprise à l’arrière, entre les deux optiques. Nul doute que reconnaître une Ford Capri de nuit doit être assez facile.
Les énormes jantes de 21 pouces (disponibles en option) rendent la voiture encore plus agressive. Si vous préférez la simplicité, les jantes de base de 19 et 20 pouces devraient vous convenir davantage.
Intérieur : identique à celui d’un Ford Explorer
L’intérieur de la Ford Capri n’est pas une surprise. Il s’agit ni plus ni moins de la reprise quasi intégrale de l’habitacle du SUV Ford Explorer. Les plus avertis reconnaîtront le combiné d’instrumentation repris des voitures Volkswagen. La plus grosse différence vient cependant de l’écran central, vertical, bien mieux intégré que sur les concurrents allemands, qui le placent horizontalement au milieu du tableau de bord.
Ford est fier du nouveau volant à trois branches, dont la branche inférieure est perforée pour reprendre l’un des signes distinctifs de la Capri d’antan. La plaque de commande des feux et les commandes sont reprises de Volkswagen.
On apprécie la présence de la grande console centrale de 17 litres, reprise du Ford Explorer, avec la possibilité de déplacer les accessoires présents sous l’accoudoir central vers l’espace présent sous la console centrale.
L’écran vertical est doté d’une charnière mécanique, permettant de l’incliner pour améliorer la visibilité. En position haute, il libère l’accès à un rangement supplémentaire. En position basse, cet accès est verrouillé. Pratique pour y laisser des objets de valeur.
Nous n’avons pas pu voyager à l’arrière, mais l’empattement similaire à celui du Ford Explorer et d’autres créations partageant la même plateforme suggère qu’il y a suffisamment d’espace pour rendre les longs voyages confortables.
A l’avant, les sièges sont toutefois différents, un peu plus sportifs que dans l’Explorer, avec l’appuie-tête intégré et des bourrelets latéraux plus enveloppants. Ce n’est pas non plus un siège semi-baquet, mais il est clairement conçu pour une conduite plus dynamique.
Le coffre, d’une capacité de 627 litres jusqu’au plafond (572 litres jusqu’à la tablette) peut monter jusqu’à 1510 litres en rabattant les sièges arrière. Dommage : Ford n’a pas prévu de coffre à l’avant (froufrou).
Infodivertissement et aides à la conduite
Comme sur le Ford Explorer, le Capri reprend le combiné d’instrumentation de 5 pouces positionné derrière le volant. Il s’agit du même écran que sur les autres voitures électriques partageant la même plateforme Volkswagen MEB. Pratique pour accéder à des informations de conduite utiles, comme la vitesse ou encore le GPS et les aides à la conduite.
Nous vous invitons à lire notre découverte du Ford Explorer pour en savoir plus sur ce système.
Pour les technologies embarquées, on retrouve les aides à la conduite présentes sur toutes les voitures électriques de la plateforme Volkswagen, avec une vision à 360 degrés pour les manœuvres, mais aussi et surtout la conduite semi-autonome de niveau 2. Celle-ci s’appuie sur le régulateur de vitesse adaptatif et le maintien dans la voie.
Moteurs, autonomie et recharge
Pas de surprise ici : Ford utilise les mêmes moteurs et batteries que le Ford Explorer ou le Volkswagen ID.4. Mais comme la Ford Capri est plus ou moins une berline (ou du moins fait semblant de l’être), son aérodynamisme est meilleur. Ce qui se traduit par une autonomie légèrement accrue, comme nous le verrons plus loin.
Dans le détail, la Ford Capri sera disponible avec le fameux moteur APP550 de Volkswagen sur l’essieu arrière. Avec une puissance de 210 kW (286 ch). On aura également droit à une version à transmission intégrale, qui ajoute un moteur sur l’essieu avant, portant la puissance totale à 250 kW (340 ch). Dans les deux cas, le couple maximal sera de 545 Nm, permettant de passer de 0 à 100 km/h en 6,4 et 5,3 secondes respectivement.
Côté batterie, deux accumulateurs seront proposés dans un premier temps, d’une capacité de 77 et 79 kWh, avec une recharge en 28 et 26 minutes respectivement grâce à une puissance maximale de 135 et 185 kW. Pour l’autonomie, cela nous donne jusqu’à 627 km théoriques sur le cycle WLTP, avec la petite batterie associée à la version propulsion, et 592 km pour la grosse batterie associée aux deux moteurs.
C’est assez drôle, car c’est le record d’autonomie pour une voiture électrique équipée de la plateforme MEB avec une batterie de 77 kWh. Le Ford Explorer se contente de 602 km avec la même configuration et une Volkswagen ID.7 monte à 613 km. Cette dernière offre 702 km d’autonomie, mais avec une batterie plus grosse, d’une capacité de 86 kWh.
La bonne surprise vient de la consommation, annoncée à 13,3 kWh/100 km sur le cycle WLTP en prenant en compte les pertes énergétiques liées à la recharge. Il s’agit, là encore, d’un record pour la plateforme MEB.
D’ici la fin de l’année, une troisième batterie d’une capacité de 52 kWh sera disponible à la commande. Une autonomie d’environ 400 km au maximum est attendue. Elle sera proposée avec un moteur d’une puissance de 125 kW (170 ch).
Prix et disponibilité
La Ford Capri est disponible à la commande en France dès aujourd’hui, 10 juillet 2024. La bonne nouvelle, c’est que le premier prix démarre à 46 990 euros, juste en dessous du seuil pour bénéficier du bonus écologique.
Mais attention, car pour ce prix, il s’agit de la version avec une petite batterie de 52 kWh. L’autonomie n’est pas encore connue, mais devrait être inférieure à 400 km. Les commandes pour cette version seront ouvertes à partir du 4e trimestre 2024.
La version à propulsion arrière avec sa batterie de 77 kWh coûtera 49 400 euros, tandis que la version à transmission intégrale avec sa batterie de 79 kWh coûtera 56 400 euros. Les livraisons devraient débuter en décembre 2024.
Il est possible d’opter pour la finition Premium pour 3 600 euros. Elle ajoute de nombreux équipements de confort et de design, comme des jantes de 20 pouces, un hayon mains libres, des phares Matrix LED, un système audio B&O, un éclairage d’ambiance, des inserts décoratifs, des seuils de porte, des sièges avant sport, une sellerie Sensico et des tapis de sol en velours.
Attention : la pompe à chaleur est facturée en option, à 1 150 euros, alors qu’elle nous semble indispensable en France pour améliorer l’autonomie des voitures électriques en hiver.
Notre premier avis
Il faudra attendre un essai dynamique pour se faire une idée un peu plus précise des qualités de cette voiture. Mais à première vue, elle paraît un peu trop chère, surtout si on la compare à une Tesla Model Y ou à toutes les voitures partageant la même plateforme. À titre de comparaison, chez Ford, l’Explorer démarre à partir de 46 990 euros avec la batterie de 77 kWh.
Il semblerait donc que la Ford Capri fasse payer cher aux amateurs d’automobile son style un peu particulier et l’utilisation d’un nom légendaire.