Une hospitalisation sur quarante pourrait être évitée en France

Publié le 6 avril 2023 à 08:23Mis à jour le 6 avril 2023 à 8h26
Les hospitalisations, coûteuses pour le système de santé et pour les patients, sont-elles toutes justifiées ? Nombreuses sont celles qui pourraient être évitées, avance, ce jeudi, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees). Selon cette dernière, une hospitalisation sur 40 pourrait être évitée en améliorant le suivi des patients en ville. Parce que les personnes à risque sont souvent identifiées.
Dans le détail, « en 2017, 265.000 hospitalisations pour pathologies chroniques auraient pu être évitées ». Près de la moitié étaient dus à une insuffisance cardiaque. La déshydratation (11 %), l’angine de poitrine (8 %) et les crises d’asthme (6 %) font également partie des raisons évoquées.
Les personnes âgées
Le profil des personnes concernées par les « HPE », hospitalisations potentiellement évitables, est établi par la DREES. Quatre sur cinq ont 65 ans ou plus et un sur trois a 85 ans ou plus. Ce phénomène s’explique par le fait que certaines pathologies chroniques touchent davantage les personnes âgées.
Les mêmes patients sont souvent touchés plusieurs fois, précise la Drees. Ainsi, en 2017, 26 % des personnes concernées « avaient déjà vécu un événement de ce type au cours des cinq années précédentes » et 14 % ont connu plusieurs hospitalisations évitables sur un an. Dans la plupart des cas, le modèle est le même à chaque fois.
Plusieurs autres critères favorisant l’hospitalisation évitable sont mis en évidence par l’étude. Parmi les personnes âgées de 65 à 84 ans, les hommes ont un risque 64% plus élevé que les femmes d’avoir HPE.
Le rôle du niveau scolaire
Le fait de vivre seul est aussi un facteur mis en avant. « Ce résultat pourrait s’expliquer par une plus grande attention portée à sa santé lorsqu’on vit en couple ou par une incitation au suivi médical de la part du conjoint », note la Drees. Consulter son médecin entre une et deux fois par an divise le risque par cinq et demi, par rapport à ne pas l’avoir consulté dans l’année.
Le risque d’HPE diminue également avec le niveau de diplôme, note la DREES. Ainsi, les personnes « sans diplôme ou avec seulement un certificat d’études primaires ont un risque 25% plus élevé d’être hospitalisées de manière évitable ».
Selon l’étude, les ouvriers et les agriculteurs sont les catégories socioprofessionnelles les plus exposées. Leurs conditions de travail et leur exposition à des facteurs de pénibilité, « pourraient influencer leur état de santé et donc la probabilité d’avoir des HPE », développe la Drees.