Une histoire d'amour à trois personnes se termine en véritable tuerie
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Une histoire d’amour à trois personnes se termine en véritable tuerie

Une histoire d’amour à trois personnes se termine en véritable tuerie

Dans l’Eure, un homme de 44 ans a été retrouvé mort à son domicile vendredi 19 avril 2024, avec de nombreuses blessures et des traces d’étranglement autour du cou. Son ex-petit ami et sa compagne sont en détention provisoire.

Antoine*, un homme de 44 ans, a été retrouvé mort à son domicile, route de Combon, à Émanville dans l’Eure, vendredi 19 avril 2024. Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un assassinat sur fond de querelle amoureuse entre trois protagonistes.

Ce sont les pompiers qui l’ont retrouvé allongé sur le sol de la chambre qu’il occupait gratuitement dans une maison appartenant à son grand-père.

Les secours avaient reçu l’alerte de deux collègues de travail du défunt qui, inquiets de ne pas l’avoir vu depuis deux jours sur leur lieu de travail, s’étaient rendus à son domicile. Antoine était caissier au magasin Leclerc du Neubourg.

Le premier examen du corps réalisé par les enquêteurs de la gendarmerie a révélé « de nombreuses blessures manifestement provoquées par l’usage d’une arme blanche et des traces d’étranglement également visibles autour du cou », indique Rémi Coutin, procureur de la République d’Evreux dans un communiqué.

L’audition du grand-père de la victime et d’un troisième homme qui vit également dans la même maison en tant que locataire, a permis de supposer que l’homicide avait été commis dans la nuit du mercredi 17 au jeudi 18 avril.

Le grand-père d’Antoine et le locataire ont expliqué aux gendarmes avoir entendu beaucoup de bruit au troisième étage de la maison (celui où se trouvait la chambre de la victime), en pleine nuit de mercredi à jeudi, « comme si quelqu’un était tombé du lit » Ou « comme si nous déménagions ».

Cependant, aucun d’eux n’était venu voir ce qui se passait. Selon ces derniers, chacun était habitué à mener sa propre vie, sans se rencontrer ni interagir au quotidien.

Après une enquête de voisinage et des entretiens avec des membres de la famille de la victime, ainsi que celle du locataire, les gendarmes se sont tournés vers l’ex-petit ami du quadragénaire, Charlie*, avec qui il avait visiblement renoué, un particulier résidant à Val-de-Reuil.

Un indice non négligeable leur permet rapidement de soupçonner cet amant, âgé de 34 ans, car son téléphone est retrouvé au domicile de la victime.

Les investigations téléphoniques des gendarmes les ont également orientés vers une femme, Sabine*, âgée de 38 ans, résidant à Evreux.

Sabine et Charlie ont été arrêtés le dimanche 21 avril 2024, dans l’après-midi, à leur domicile respectif, et placés en garde à vue du chef d’homicide volontaire. La perquisition effectuée au domicile de Charlie a révélé le téléphone portable et la carte bancaire d’Antoine.

Lors des auditions des deux prévenus, les gendarmes ont compris que Sabine et Charlie étaient en couple depuis deux ans mais qu’ils s’étaient séparés récemment.

Selon Sabine, leur vie de couple avait été en partie altérée par le fait qu’elle avait compris que son compagnon entretenait ou entretenait encore des relations ambiguës avec Antoine. Elle connaissait le défunt, car Charlie le lui avait présenté. Et à plusieurs reprises, elle affirme avoir reçu des messages d’Antoine dénigrant Charlie, notamment sur le plan sexuel.

Sabine explique aux enquêteurs que plusieurs disputes ont eu lieu entre elle et Antoine, parfois violentes. Selon lui, Antoine aurait « traîner sur la route » en juin 2023.

Alors qu’elle tentait récemment de renouer avec Charlie, elle raconte s’être retrouvée confrontée à des messages d’Antoine sur le portable de Charlie et a ensuite demandé à son compagnon d’aller voir Antoine ensemble pour « arranger les choses » et lui « pour prouver qu’il n’y avait rien eu entre eux ».

Mais aux enquêteurs, elle nie lui avoir demandé de le tuer et n’a pas cru Charlie lorsqu’il s’est présenté chez elle jeudi 18 avril au matin pour lui annoncer qu’il venait de tuer Antoine.

De son côté, Charlie reconnaît s’être rendu au domicile d’Antoine dans la nuit du mercredi 17 avril au jeudi 18 avril, et l’avoir tué en le poignardant à plusieurs reprises, à plusieurs coups de marteau et en l’étranglant à coups de « lutte« . Selon lui, ces violences ont été déclenchées parce qu’Antoine voulait qu’ils aient une relation sexuelle alors que lui ne le voulait pas.

Il a déclaré aux enquêteurs que les premiers coups avaient été portés par Antoine, et qu’il s’était contenté de se défendre.

Interrogé sur la nature de la relation qu’il entretenait avec Antoine, il a expliqué qu’ils entretenaient une liaison depuis plusieurs mois une dizaine d’années auparavant, et qu’ils avaient ensuite continué à se voir régulièrement en amis.

Il se dit bisexuel et dit être en couple avec Sabine depuis environ un an. Pour lui, ils sont toujours ensemble.

Confronté aux déclarations de Sabine, il reconnaît néanmoins – lors de sa dernière audition – s’être adressé à Antoine afin de « pour remettre les choses au clair » concernant leur relation et pour s’assurer qu’il ne rompt pas le couple qu’il forme avec la jeune femme, mais il nie s’y être rendu avec l’intention de le tuer, et répète qu’une altercation a éclaté parce qu’Antoine voulait coucher avec lui et il a refusé.

Enfin, interrogé sur le couteau et le marteau utilisés, il a expliqué qu’il avait jeté le premier dans une poubelle sur la voie publique et a indiqué qu’il ne savait pas ce qu’était devenu le second.

Mardi 23 avril après-midi, au terme de leur garde à vue qui avait été prolongée par le parquet la veille, Charlie et Sabine ont été déférés au tribunal judiciaire d’Evreux et une information judiciaire a été ouverte à leur encontre, du chef de meurtre pour lui, de complicité de meurtre pour elle.

Tous deux ont été placés en détention provisoire à l’issue du procès par le juge des libertés et de la détention, conformément aux réquisitions du parquet. Charlie est incarcéré à la maison d’arrêt d’Evreux, Sabine dans celle de Caen.

« Le parquet d’Evreux souhaite souligner l’ampleur et l’efficacité du travail réalisé dans des délais courts par les services de gendarmerie saisis »conclut le procureur d’Evreux.

*Prénoms identifiés

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