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une grève « historique » contre la baisse de la production en Italie

une grève « historique » contre la baisse de la production en Italie
Les employés et fournisseurs de Stellantis manifestent à Rome, en Italie, le vendredi 18 octobre 2024.

Des milliers d’employés en grève du géant automobile Stellantis en Italie ont manifesté vendredi 18 octobre dans les rues de Rome pour critiquer le « désengagement » du constructeur de la péninsule et une production en chute libre. Selon les syndicats, qui ont appelé à la grève dans l’ensemble du secteur automobile, 20 000 salariés de Stellantis et de ses fournisseurs ont manifesté dans la capitale pour réclamer des garanties sur l’emploi et la production de nouveaux modèles.

C’est « une grève historique comme il n’y en a pas eu depuis plus de quarante ans » dans les usines de l’ancien fleuron national Fiat, ont assuré les syndicats, citant des taux de participation sur les différents sites de production oscillant entre 63% et 100%, selon des données provisoires.

Stellantis Italie a signalé un taux d’adhésion nettement inférieur sur ses sites, en moyenne de 8,8 %, ajoutant que « la production n’a pas été interrompue dans les usines actuellement en activité ». Le constructeur a réitéré son « une ferme détermination à assurer la continuité de la production » de ses sites.

Le constructeur italien a fusionné en 2014 avec l’américain Chrysler, avant de s’associer au français Peugeot-Citroën (PSA), donnant naissance en janvier 2021 au groupe Stellantis. Après trois années de croissance, la production de Stellantis en Italie a de nouveau diminué brutalement, chutant de 31,7 % à 387 600 véhicules au cours des neuf premiers mois de 2024, selon la fédération métallurgique FIM-CISL. « C’est le pire chiffre depuis 1956 »a assuré à l’Agence France-Presse (AFP) son secrétaire général, Ferdinando Uliano, qui s’attend à une production « moins de 500 000 véhicules » pour l’ensemble de l’année, contre plus de 751 000 en 2023.

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La production de la Fiat 500 suspendue pendant un mois et demi

Sous la pression du gouvernement nationaliste de Giorgia Meloni, le patron de Stellantis, Carlos Tavares, s’est pourtant engagé en juillet 2023 à porter la production à un million d’unités annuelles d’ici 2030, un objectif qui semble désormais hors d’atteinte. En cause : les ventes de véhicules électriques en Europe, qui reculent depuis fin 2023, principalement en raison d’un manque de modèles abordables, alors que Bruxelles a décrété une interdiction de vente de voitures thermiques d’ici 2035.

Stellantis a annoncé mercredi que plusieurs de ses usines italiennes seraient à nouveau fermées en novembre, citant « la baisse des commandes sur le marché des véhicules électriques en Europe ». Dans un acte symbolique, la production de l’emblématique Fiat 500 en version électrique à l’usine de Mirafiori, près de Turin, a été suspendue à la mi-septembre jusqu’au 1euh novembre.

Ancien centre de l’âge d’or de Fiat, où est également produite la Maserati, Mirafiori « sort lentement »Maurizio Oreggia, coordinateur national automobile du syndicat FIOM-CGIL, a déclaré à l’AFP. « Les Maserati, quand ils les fabriquent, c’est seulement sept par jour »il a déploré.

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Carlos Tavares n’a rassuré personne

Les salariés de Mirafiori ont connu cette année des périodes de chômage technique en raison d’une baisse de la demande, mais aussi du retard pris par le gouvernement dans le lancement des primes à l’achat de véhicules électriques. Rome reproche également au constructeur franco-italo-américain de délocaliser sa production vers des pays à bas coûts, au détriment des usines italiennes.

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Convoqué mi-octobre pour une audition au Parlement italien, Carlos Tavares n’a su convaincre ni les députés ni les syndicats, en réclamant davantage de subventions et en dénonçant des coûts de production trop élevés en Italie. Depuis la fusion entre Peugeot-Citroën et Fiat Chrysler en 2021, les effectifs de Stellantis en Italie ont été réduits de plus de 10 000 personnes, pour atteindre environ 40 000 personnes.

En France aussi, dans les usines de Poissy, Douvrin et Caen, les jours de chômage partiel se multiplient depuis le début de l’année avec le ralentissement du marché automobile. De nombreux salariés sont incités à chercher du travail ailleurs et Carlos Tavares n’a rassuré personne au Mondial de l’Automobile, en n’excluant pas de fermetures d’usines.

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Le Monde avec l’AFP

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