Bourse Entreprise

Une grande marque automobile française a failli finir rachetée par un constructeur chinois

Lors du lancement de l’Alfa Romeo Milano, le manager de Stellantis, Carlos Tavares, a glissé des informations surprenantes. Un constructeur chinois était intéressé par l’achat d’une des marques automobiles de Stellantis.

Avec 14 marques réunies, le groupe Stellantis n’est pas simple à gérer. Lors de la création du groupe, de nombreux experts imaginaient que certaines marques allaient disparaître au profit des meilleures, mais Carlos Tavares n’a jamais partagé cet avis.  » Nous aimons nos marques », a déclaré le patron de Stellantis le 10 avril 2024, lors du lancement de l’Alfa Romeo Milano.

Malgré sa détermination à pérenniser toutes les marques du groupe, Carlos Tavares n’hésite pas à dire qu’il a déjà été pressenti à plusieurs reprises pour en céder certaines. L’une des dernières propositions est encore fraîche et concerne l’une des trois marques françaises de Stellantis.

La déclaration du patron de Stellantis ne passe pas inaperçue

Le patron de Stellantis a commencé son intervention en affirmant qu’à la création du groupe, en 2021, un concurrent est venu lui demander s’il souhaitait vendre Alfa Romeo. Il refusa la proposition en répondant : « Vous plaisantez j’espère? Alfa Romeo est l’un de nos joyaux les plus précieux parmi les 14 marques emblématiques. » Il n’est pas vraiment étonnant qu’une marque italienne comme Alfa Romeo puisse intéresser un autre groupe. Même si les volumes de ventes ne sont pas bons, la marque a un positionnement attractif et un historique.

Présentation de l'Alfa Romeo Milano avec la présence de Carlos Tavares // Source : Capture live Alfa RomeoPrésentation de l'Alfa Romeo Milano avec la présence de Carlos Tavares // Source : Capture live Alfa Romeo
Présentation de l’Alfa Romeo Milano en présence de Carlos Tavares. // Source : capture en direct d’Alfa Romeo

La suite du discours de Carlos Tavares est un peu plus surprenante. Il ajouta : «  Quelques années plus tard, enfin, il y a environ un an, la même chose s’est produite, mais pour une autre marque de Stellantis. Cette fois, c’était un constructeur automobile chinois qui frappait à la porte pour me demander si je voulais vendre une marque spécifique. Je ne vous dirai pas laquelle, mais c’était une marque française… Italiens, vous pouvez vous détendre. »

Une proposition que le chef d’entreprise a d’ailleurs refusé sans la moindre hésitation.

1 chance sur 3

Depuis cette déclaration, la question demeure : quelle marque française a intéressé quel constructeur chinois ?

Il est peu probable qu’un concurrent chinois ait fait l’affront de demander à Carlos Tavares s’il souhaitait vendre la marque Peugeot. C’est la meilleure marque française du groupe, il faudrait être vraiment audacieux pour demander à un patron de se séparer d’une des locomotives du groupe, notamment sur la voiture électrique. Ainsi, il reste deux marques possibles : Citroën ou DS. Une marque avec une forte histoire d’innovation est confrontée au « Chic haut de gamme à la française « . Le mystère restera certainement encore un moment sur la marque visée par ce projet de rachat.

Focus sur la Citroën ë-C3 // Source : Copyright William Crozes @ Continental ProductionsZoom sur la Citroën ë-C3 // Source : Copyright William Crozes @ Continental Productions
Citroën pourrait être visée, même si DS semble plus crédible. // Source : Copyright William Crozes @ Continental Productions

L’identité du constructeur chinois reste également inconnue. La multitude de fabricants chinois existants pourrait décourager les recherches visant à déterminer qui a tenté cette approche courageuse. Il est cependant assez simple de réduire cette liste aux deux groupes qui ont déjà racheté des marques européennes pour mieux conquérir le marché international. Geely (Volvo, Lotus) et SAIC (MG) semblent être des candidats idéaux. Racheter une marque à un grand groupe européen ne cadre pas vraiment avec la stratégie des autres constructeurs chinois qui en ont les moyens.

Il reste intéressant de constater que les marques françaises aiguisent l’appétit des Chinois. Il ne fait aucun doute que Renault a également dû être flirté de cette manière. Cela expliquerait pourquoi Carlos Tavares n’hésite pas à affirmer que Renault pourrait tomber sous le joug d’une marque chinoise, sachant que Geely est déjà partenaire de Renault sur sa filiale Horse.

Chine contre Europe, les négociations vont dans tous les sens sur l’automobile. Abonnez-vous à notre newsletter Watt Else pour suivre cette thématique au long cours avec tous ses rebondissements.


Abonnez-vous à Numerama sur Google Actualités pour ne manquer aucune actualité !

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page