C’est un sujet qui a souvent défrayé la chronique. L’arrière-plan de La Joconde, l’un des tableaux les plus célèbres au monde, du maître italien Léonard de Vinci, reste encore aujourd’hui un mystère. Si certains assurent que le fond est imaginaire et symbolique, d’autres sont convaincus qu’il représente un lieu précis. C’est le cas d’Ann Pizzorusso, une géologue italienne passionnée d’histoire de l’art. Selon elle, la représentation derrière Mona Lisa est typique des environs de Lecco, une petite ville proche du lac de Côme, en Lombardie (nord de l’Italie).
Pour parvenir à cette conclusion, Ann Pizzorusso a comparé le pont visible dans le tableau de Léonard de Vinci à celui de l’ancien pont Azzone Visconti, tout près de Lecco. La chaîne de montagnes en arrière-plan serait donc les contreforts des Alpes et le plan d’eau à gauche de Mona Lisa serait le lac Garlate. Pour elle, les similitudes sont certaines : « Je suis très enthousiaste. J’ai vraiment l’impression que c’est un coup de maître. » D’autres théories encore situent ce pont d’abord dans le village de Bobbio, plus au sud, puis dans la province d’Arezzo, au centre du pays.
La géologie au service de l’histoire de l’art
Pourtant, « ce type de ponts en arc est omniprésent en Italie et en Europe et ils se ressemblent souvent », explique le géologue. Il est impossible d’identifier un emplacement exact uniquement à partir du pont. Ils parlent tous du pont, mais jamais de géologie. » Elle a ainsi noté que la roche de Lecco était composée de calcaire et que Léonard de Vinci a peint ses montagnes avec une couleur entre le blanc et le gris, « ce qui est parfait, puisque c’est le type de roche qu’on trouve là-bas ».
Pour soutenir sa thèse, elle s’est rendue à Lecco dans l’espoir de retracer les pas du maître italien : « On sait, grâce à ses cahiers, qu’il a passé beaucoup de temps à explorer la région de Lecco et le territoire plus au nord. »
C’est validé
Jacques Franck, spécialiste de Léonard de Vinci et ancien consultant au Louvre, où La Joconde devrait en effet rester, a renforcé la position du chercheur italien dans les colonnes du Guardian. « Je ne doute pas une seconde que Pizzorusso ait raison dans sa théorie, compte tenu de sa parfaite connaissance de la géologie du pays italien, et plus précisément des lieux où Léonard a voyagé de son vivant, qui pourraient correspondre au paysage montagneux du pays. Mona Lisa», confirme l’historien de l’art.
Ann Pizzorusso a présenté ses découvertes lors d’une conférence à Lecco le week-end dernier : « Je suis euphorique face à ces découvertes – et il est presque certain que Léonard a peint (le paysage) à partir de l’endroit exact où nous (avons tenu) notre conférence. »