L’armée française signale un contact hostile avec un drone naval en mer Rouge. Le bateau a été détruit par une frégate de la Marine française alors qu’il menaçait un pétrolier en difficulté.
Les drones navals ne sont pas seulement à l’œuvre en mer Noire, dans le contexte de la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Ces navires sans pilote apparaissent sous d’autres latitudes, ailleurs dans le monde. La mer Rouge, qui constitue une voie maritime hautement stratégique pour le commerce international, en est la preuve la plus récente.
L’armée française vient de signaler un contact hostile avec un drone naval qui se dirigeait vers le pétrolier grec Sounion dans la matinée du 22 août 2024. L’appareil a été détruit par une frégate de la Marine nationale, a rapporté le commandement français de la zone maritime de l’océan Indien (ALINDIEN) sur X (ex-Twitter).
Selon le rapport du commandement des forces françaises aux Emirats arabes unis, le Sounion (qui compte 29 membres d’équipage) a d’abord subi deux attaques le 21 août de la part de pirates opérant dans la zone. Le pétrolier s’est retrouvé à la dérive, avec une voie d’eau et un incendie dans la salle des machines.
Alertée, la frégate française qui se trouvait à proximité se dirigea vers la zone pour porter assistance au Sounion et évacuer son personnel. C’est alors qu’eut lieu l’attaque du 22 août, avec une » bateau lourdement chargé d’explosifs « , selon l’armée. La frégate a ensuite engagé et détruit le drone, apparemment en tirant à la mitrailleuse.
Une nouvelle menace qui nécessite un équipement spécial
Le type d’unité ayant neutralisé la menace n’a pas été précisé, mais il pourrait s’agir d’une frégate antiaérienne de classe Horizon. Début juin, le site spécialisé Mer et Marine rapportait l’arrivée en mer Rouge de la frégate Forbin pour être déployée dans le cadre d’Aspides, la mission européenne visant à sécuriser le trafic maritime dans la région.
La classe Horizon comprend un autre navire de ce type, le Chevalier Paul. Le site Zone Militaire a constaté le passage du navire dans le canal de Suez le 16 août dernier. Chacune de ces frégates dispose dans son arsenal de trois canons téléopérés de 20 mm, d’une artillerie de gros calibre (76 mm), ainsi que d’une panoplie de missiles anti-aériens et de torpilles.
» Aspides opère sous un mandat défensif et agit comme un acteur européen crédible en matière de sécurité maritime. Elle contribue à assurer la liberté de navigation dans sa zone de responsabilité et assure également la protection des navires marchands qui y transitent. » a réagi le commandement européen EUNAVFOR sur X.
L’attaque, qui a eu lieu alors que la frégate assistait le Sounion, est une illustration de l’évolution du conflit en mer. Les drones jouent un rôle croissant pour endommager ou couler les navires ennemis, et à très faible coût. En raison de la guerre russo-ukrainienne, la mer Noire est devenue l’épicentre de l’utilisation des drones navals.
La démocratisation des drones aériens ou navals sur le champ de bataille constitue également un défi pour les marines. Elles doivent s’adapter à ces nouveaux types d’attaques, simples à mettre en œuvre et économiques, et qui peuvent aussi avoir un caractère saturant difficile à contrer pour un navire ou un système de défense donné.
Il y a aussi un autre problème qui est l’adéquation avec le coût pour contrer une menace. Les frégates françaises embarquent des missiles qui coûtent entre 1 et 1,4 million d’euros l’unité. C’est beaucoup pour abattre un drone. D’où l’idée d’armer les frégates différemment, avec des lasers ou de l’artillerie renforcée.
