L’armée israélienne a mené samedi 13 juillet des frappes d’envergure dans la région de Khan Younis, dans la bande de Gaza, affirmant avoir visé le chef militaire du Hamas Mohammed Deif et un chef de la brigade de Khan Younis, Rafa Salama, qui était présent à ses côtés. Elle dit toutefois ne pas être en mesure de déterminer à ce stade si ces hommes, qui lui échappent depuis dix mois de guerre, ont été tués. « L’État d’Israël a mené aujourd’hui une attaque contre Gaza pour tenter d’éliminer Mohammed Deif et son adjoint Rafa Salama »Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, l’a annoncé lors d’une conférence de presse samedi soir. « Il n’y a aucune certitude qu’ils aient tous deux été éliminés. »
Le ministère de la Santé de la bande de Gaza, contrôlée par le Hamas, a fait état d’au moins 90 morts et 300 blessés, ce qui en fait l’une des attaques les plus meurtrières du conflit. « un massacre odieux de l’occupation (Israël) contre les citoyens et les personnes déplacées dans la région d’Al-Mawasi, (près) de Khan Younès”. L’attaque a eu lieu à proximité d’une station de distribution d’eau et de nourriture.
L’armée israélienne affirme avoir localisé les deux hommes alors qu’ils se déplaçaient d’une cachette à une autre, à découvert. L’armée a rapidement présenté des photographies aériennes d’une enceinte murée parsemée de quelques bâtiments bas, d’où Mohammed Deif était alors sorti, selon elle, sous le couvert d’arbres, à l’ouest de Khan Younis. Un espace aussi vaste, muré et à peine construit, est rare dans cette zone définie par l’armée comme un refuge pour les déplacés gazaouis, qu’elle encourage à s’y installer, sans toutefois s’interdire d’y mener des bombardements. Environ un million et demi de personnes sont entassées dans cette région, selon les Nations unies, dans d’immenses villes de tentes poussiéreuses et surpeuplées, soumises à l’insalubrité, à la faim et à la soif.
Le Hamas a rejeté les allégations israéliennes, affirmant qu’elles étaient « De fausses allégations visant à dissimuler l’ampleur de ce massacre horrible. » À Gaza, très peu de gens reconnaîtraient le visage de cet homme mystérieux s’il était devant eux.
« Un véritable désastre »
Des témoins ont raconté à l’Associated Press que des bombardements avaient eu lieu après l’attaque initiale. Plusieurs vidéos amateurs diffusées dans les heures qui ont suivi ont montré l’une des frappes, menée près de camions de pompiers et d’ambulances stationnés près d’un terrain boisé. D’autres images montraient un grand cratère et des voitures incendiées. Les victimes étaient transportées sur le toit des voitures et dans des charrettes tirées par des ânes. « Un certain nombre de victimes se trouvent encore sous les décombres et dans les rues, et les ambulances et les équipes de la protection civile ne parviennent pas à les atteindre », a-t-il ajouté. a déclaré le ministère de la Santé.
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