Farrah Zerari, 34 ans, a été jugée ce vendredi pour avoir rejoint à trois reprises une organisation jihadiste via un réseau britannique.
Jugée pour avoir rejoint à trois reprises une organisation jihadiste en Syrie via un réseau britannique, une Française de 34 ans a été condamnée à 9 ans de prison par la cour d’assises spécialement composée de Paris, a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat). Samedi. ) à l’AFP.
Farrah Zerari était jugée pour participation à un complot terroriste. Son nom est apparu en mai 2017 lors d’une enquête administrative en France. Farrah Zerari y sera arrêtée en janvier 2021, près de deux ans après son retour en France. Son procès des jeudi 26 et vendredi 27 septembre a retracé son parcours.
Son enfance en région lyonnaise est marquée par les tensions avec sa mère et le divorce de ses parents, le début de l’adolescence par l’isolement après son départ à Londres avec son père coiffeur. Nous sommes au début des années 2000 et la capitale britannique alors surnommée « Londres » verra partir quelque 850 individus du mouvement islamiste radical vers la zone irako-syrienne.
Farrah Zerari, toute adulte et tout juste sortie de cure de désintoxication, sans diplôme, se tourne vers l’islam strict. Entre 2013 et 2021 elle s’installe successivement en Turquie, Dubaï, Qatar, et effectue trois séjours en Syrie, ponctués d’escales en France où elle donne naissance à deux enfants. Elle décide d’épouser religieusement, par téléphone, un inconnu rencontré sur Internet : Choukri Ellekhlifi, qu’elle rencontre en 2013 à Atma, une ville proche de la frontière turque et gagnée par les conflits entre deux groupes jihadistes devenus rivaux, le Front Al-Front. . Nosra et l’EIIL, qui est devenu l’État islamique.
La vingtième femme condamnée en France depuis 2012
Elle prétend découvrir sur place qu’Ellekhlifi est un militaire mais le « prends-le tel qu’il est ». Il est décédé quelques jours plus tard. Selon la presse britannique, il appartient au Front al-Nosra et aurait travaillé aux côtés de Mohamed Emwasi, figure du groupe dit « Beatles » des geôliers et des bourreaux d’otages.
Quant à son second mari, Youssef Hassouni, dont elle deviendra la seconde épouse quatre mois plus tard, « il fait la guerre »» lâcha l’accusé en jurant de ne pas savoir à quelle faction il appartenait. Il s’agirait de Daesh (acronyme arabe de IS) selon les autorités britanniques. Les enquêteurs français établissent que les accusés ont eu connaissance en ligne de la participation des femmes au jihad et au martyre. Une vidéo la montre en niqab (voile intégral couvrant le visage sauf les yeux), tirant avec une Kalachnikov.
Au procès, avec une longue queue de cheval et un jean, elle cache les bagarres. « Je n’ai pas entendu la guerre »dit-elle. « À un moment de ma vie, j’ai été radicalisé »elle reconnaît, mais sans « n’ayant jamais adhéré » à l’idéologie djihadiste. Elle devient la vingtième femme condamnée en France depuis 2012 pour adhésion à une organisation terroriste, selon le procureur général, qui avait requis 11 ans de prison dont une période de sûreté aux deux tiers.