Une femme trans accuse le restaurant McDonald’s qui l’employait de discrimination de genre et de harcèlement
Elle accuse son employeur de transphobie. Une jeune femme trans qui travaillait dans un restaurant franchisé McDonald’s a demandé lundi 15 avril aux prud’hommes d’Angers de reconnaître qu’elle avait été victime de « le sexisme » et le harcèlement.
C’est sous le prénom masculin qui lui a été donné à la naissance que Syntia, 21 ans, a été embauchée en septembre 2022 par ce McDonald’s, situé à une quarantaine de kilomètres d’Angers. Elle était en transition de genre à l’époque, mais toujours un homme du point de vue de son état civil, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui.
Début janvier 2023, tard après un rendez-vous médical, elle décide de se rendre directement au travail avec des vêtements féminins, de faux seins et du maquillage, expliquant qu’elle ressentait un certain » gentillesse « de son entreprise et de ses collègues. Mais très vite Syntia affirme avoir subi des remarques et des pressions de la part de son employeur.
Fin janvier 2023, elle est convoquée à « un entretien de recadrage » au cours de laquelle il a été interpellé par son prénom masculin et invité à ne plus se maquiller, son avocat, Me Gwenola Vaubois. « On lui demande d’atténuer son maquillage, pas de l’enlever »en vertu d’un règlement intérieur qui prescrit » pour tout le monde « UN « maquillage léger et discret »a répondu l’avocat du restaurant, Me Pascal Landais.
Le restaurant plaide la maladresse
Dans les jours qui ont suivi, les dirigeants de Syntia ont tout fait pour empêcher l’utilisation de son nouveau prénom féminin, l’interdisant par affichage dans le restaurant et rappelant à l’ordre par écrit deux collègues qui l’avaient adopté. D’après M.e Vaubois, le patron va même invoquer une loi de 1794 qui n’aurait jamais été abrogée pour justifier sa position. Refusant de se démaquiller, Syntia ne sera plus autorisée à regagner son poste de travail et est en arrêt maladie depuis mars 2023.
La jeune femme – qui a également saisi l’inspection du travail et déposé une plainte pénale – réclame la rupture de son contrat de travail, un total de 30 000 euros de dommages et intérêts ainsi qu’une indemnité pour huit mois d’arrêt de travail non pris en charge par la Sécurité sociale ( un peu moins de 20 000 euros). « Il y a peut-être eu des réactions gênantes, mais pas de discrimination ni de harcèlement »a plaidé Me Landais, rejetant toutes les demandes. Les prud’hommes doivent rendre leur jugement le 24 juin.