Le montant de la facture de sécurité pour l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) de Paris 2024 est, depuis des mois, une des inconnues concernant les dépenses publiques engagées par l’État français pour l’événement estival. . Une première estimation est désormais disponible : cette sécurisation aura représenté un coût d’environ 1,14 milliard d’euros, étalé sur une période allant de 2020 à 2024 pour la police et de 2022 à 2025 pour la gendarmerie.
Ce chiffre, qui comprend la masse salariale, les charges de fonctionnement et d’investissement, est avancé par le sénateur (Les Républicains) de Vienne Bruno Belin à l’issue des auditions qu’il a menées dans le cadre de la rédaction de son rapport sur la mission de sécurité dans le cadre de la examen du projet de loi de finances pour 2025. Le montant des dépenses de sécurité, tel qu’il a pu être prévu par les pouvoirs publics, n’est pas connu et n’a jamais été communiqué à la presse.
Bruno Belin précise que « la plupart des crédits ont été effectivement payés en 2024 »et que l’ampleur de la facture à payer cette année n’avait pas forcément été anticipée à la hauteur de ce qu’elle aura été, ce qui conduit « les deux forces pour réduire certaines (autres) postes de dépenses ». Le paiement du loyer de la gendarmerie a par exemple été reporté.
« Un surcoût en cours de gestion » pour l’année 2024
Évoquant « charges exceptionnelles apparues ou aggravées au cours de l’année »M. Belin souligne que les dépenses relatives aux JOP « semble être supérieur à celui qui avait été anticipé », qu’il ait généré « un surcoût en cours de gestion en 2024 » et ça « le coût effectivement imputé à 2024 sera finalement nettement plus élevé ».
Cette non-anticipation dans le budget 2024 du montant exact de la facture des Jeux pour l’Etat, tous domaines confondus, a également été relevée par le député centriste de la Marne Charles de Courson. « Pouvez-vous nous confirmer que la part du dérapage des dépenses budgétaires de l’État des surcoûts résultant des Jeux est de 1,9 milliard ? »» a demandé, le 7 novembre, le rapporteur général de la commission des finances auprès du ministre du Budget et des Comptes publics, Laurent Saint-Martin. « C’est l’ordre de grandeur »répondit ce dernier.
Le projet de loi de finances en fin de gestion pour l’année 2024 prévoit 900 millions d’euros d’ouvertures nettes de crédits « faire face aux surcoûts liés à la mobilisation des forces de sécurité dans le cadre des Jeux et prendre en charge les missions de renfort en Nouvelle-Calédonie ». Pour le ministère des Armées, 300 millions d’euros d’ouvertures nettes de crédits sont prévus afin de « prendre en compte les besoins relatifs aux opérations extérieures, aux dépenses d’appui à l’Ukraine, aux missions internes, incluant notamment les dépenses de sécurité des Jeux, et aux missions de renfort en Nouvelle-Calédonie ».
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