Depuis plusieurs jours, partout où l’on regarde, presque tout nous ramène au score record réalisé par le Rassemblement national lors des dernières élections européennes. Aussi occupés que nous soyons, à l’aune des élections législatives, à compter les points des trahisons et des recompositions partisanes, c’est une actualité économique européenne qui contribue à nous placer devant la réalité de nos choix électoraux.
Soit : la Commission européenne menace Pékin de taxer jusqu’à 38 % de plus les véhicules électriques chinois, pour compenser le différentiel de compétitivité imposé par le pays, leader dans les batteries électriques et qui subventionne largement sa propre production. Si l’Union européenne laisse la porte aux discussions ouverte, elle assure que la surtaxe douanière prendra effet le 4 juillet en cas d’impasse. De quoi reprendre le contrôle d’un marché largement dominé par un pays accusé de concurrence déloyale.
La Chine a évidemment dénoncé ces décisions, qu’elle qualifie de protectionnistes, promettant des mesures de rétorsion. Bien entendu, les Allemands souhaitent plus que quiconque parvenir à un consensus avec Pékin, craignant de voir leur puissante industrie automobile faiblir et mettant en garde contre une guerre commerciale dont pourraient pâtir tous les pays européens. L’affaire n’est sans doute pas à son paroxysme, mais l’annonce de la Commission est celle d’une Europe forte et libre – et que les partis souverainistes voudraient réduire à une coquille vide. L’épisode nous permet de relire le vote du 9 juin à la lumière de nos ambitions économiques, mais aussi sociales et environnementales. Cela vaut également la peine de méditer avant le 30 juin.