Une étude participative et citoyenne fait progresser les connaissances sur la maladie de Lyme
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Une étude participative et citoyenne fait progresser les connaissances sur la maladie de Lyme

Une étude participative et citoyenne fait progresser les connaissances sur la maladie de Lyme

La maladie de Lyme est en augmentation. Transmise par les tiques, elle peut avoir de graves conséquences sur la santé. Une étude scientifique participative est en cours pour mieux comprendre ces animaux vecteurs de la maladie et affiner la prévention.

La maladie de Lyme, ou borréliose de Lyme, est transmise par la morsure d’une tique infectée par une bactérie. C’est la maladie à transmission vectorielle la plus répandue dans tout l’hémisphère nord. Si le traitement antibiotique n’est pas pris à temps, il peut avoir des conséquences sur la santé :manifestations neurologiques ou articulaires, cutanées, cardiaques ou ophtalmologiques. Elle peut laisser des séquelles invalidantes.




Durée de la vidéo : 00h02mn17s

Une étude est menée par des chercheurs nancéiens sur les tiques et relayée dans le Parc Naturel Régional de l’Ariège.



©FTV

Des chercheurs ont lancé un programme participatif baptisé « Citique » pour mieux comprendre les tiques et leur comportement. L’objectif est de mieux nous protéger. Tous les citoyens peuvent participer à cette recherche pour faire progresser plus rapidement les connaissances scientifiques.

Grâce à un kit composé d’un petit flacon, ils peuvent collecter la ou les tiques qu’ils trouvent sur leurs vêtements, qui les ont mordus ou qui ont mordu leur animal. « L’enjeu est de savoir si toutes les tiques piquent, qui elles piquent : les personnes âgées, les plus jeunes ? Cette espèce de tique pique-t-elle davantage les animaux ou les humains ? Quels agents pathogènes transportent-elles ? Des protozoaires, des bactéries ou des virus ?« , expliquer Jocelyn Bordenave, responsable des activités nature à l’association ANA, Conservatoire des Espaces Naturels de l’Ariège.

L’association distribue les kits. Elle récupère ensuite le formulaire et la tique conditionnée dans le flacon. Mais chacun peut envoyer le tout dans une enveloppe par voie postale aux chercheurs de l’INRAE ​​à Nancy. Le Parc naturel régional des Pyrénées ariégeoises a décidé de relayer cette initiative. Il formera à l’automne les élus et les agents de mairie à la sensibilisation de la population.

« L’idée est de couvrir le territoire du Parc au niveau des grandes villes, des endroits un peu stratégiques géographiquement pour que la population, les randonneurs, les touristes, les médecins… à peu près tout le monde puisse aller chercher ce fameux kit de prélèvement et tout le monde puisse participer à cette recherche, expliquer Isabelle Cambus, chargée de mission santé et environnement au Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises.

« À terme, nous pouvons espérer mieux calibrer les tests de dépistage de la maladie de Lyme et mieux traiter les patients. » Elle ajoute : « C’est particulièrement important car les tiques se propagent et avec elles la maladie de Lyme. »L’incidence continue d’augmenter dans le monde entier en raison de facteurs démographiques et environnementaux. Le changement climatique contribue également à cet état de fait. L’étude des chercheurs nancéiens est donc essentielle pour faire progresser les connaissances.

« Ce projet de recherche participative a mis en évidence le fait que 30% des piqûres ont lieu dans le jardin, poursuit Isabelle Cambus. Il est important d’en être conscient pour tous ceux qui ne vont pas forcément à la montagne ou en randonnée, il faut rester vigilant même dans son jardin et appliquer un minimum de prévention. »

De nombreux randonneurs, sensibilisés notamment par des panneaux au départ des balades, ont changé leurs habitudes. C’est le cas des membres de l’association Izards Barguillière.

Départ de randonnée. Tout le monde est habillé en conséquence. Objectif : se protéger des tiques et de la possibilité de contracter la maladie de Lyme. Jean-Pierre Paou, l’un de ses membres, ne part plus en randonnée sans un minimum de précautions. « Au départ le matin, c’est toujours le tee-shirt. On met une chemise par dessus qui protège les bras. Le pantalon ajusté qui cache plus ou moins les chaussures. C’est efficace. »

C’est d’autant plus important que le contexte est particulièrement favorable aux rencontres avec les tiques cette année. On le remarque à quelques dizaines de mètres du départ de la randonnée, ce jour-là à Brassac. « Nous avons une particularité cette année, c’est que les fougères ont énormément poussé et quand on passe dessous, bien sûr les tiques aiment être dans les fougères, et il est important de porter une casquette, un chapeau ou un béret pour éviter que les tiques ne se posent sur le crâne », conseille Jean-Claude Rivère, qui préside l’association des Isards de Barguillière

D’autres conseils de prévention sont mentionnés dans le kit de ramassage des tiques, comme utiliser un répulsif vaporisé sur vos vêtements si possible, changer de vêtements et les laver à 60 degrés à la fin de la randonnée, et s’observer méthodiquement pour repérer d’éventuelles tiques accrochées à votre peau, sachant que les tiques mesurent moins d’un millimètre.

En cas de morsure, il faut retirer délicatement la tique, si possible avec un tire-tique, désinfecter la plaie et surveiller la zone mordue pendant au moins un mois. En cas d’apparition d’un érythème migrant (tache rouge progressive autour de la morsure) et/ou de douleurs articulaires, de fièvre, de maux de tête, de paralysie faciale ou de tout autre symptôme inhabituel, il faut consulter son médecin sans tarder. Si un enfant a été mordu, il faut inscrire la date et le lieu de la morsure dans son carnet de santé.

En attendant de retrouver les kits de prélèvement à la mairie du parc de l’Ariège, chacun peut se les procurer auprès de l’association ANA ou via le site Citique.

Quitter la version mobile