une étude met en évidence les risques d’une consommation excessive d’alcool
En France, environ un adulte sur trois souffre d’hypertension, soit environ 17 millions de personnes. Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés, comme l’âge, les antécédents familiaux, une faible activité physique, une alimentation riche en sel et pauvre en fruits et légumes, l’obésité mais aussi la consommation d’alcool, ce que confirme une étude publiée. Mardi 30 avril par Santé publique France (SPF).
Pour mieux mesurer le poids de l’alcool, l’agence de santé publique a cherché à estimer le nombre de cas d’hypertension imputables à une consommation dépassant les limites recommandées chez les 18-74 ans. Pour limiter l’impact sanitaire de l’alcool, des référentiels de consommation à moindre risque (dix verres maximum par semaine, maximum deux verres par jour et jours dans la semaine sans consommation) ont été définis depuis 2017 et communiqués régulièrement depuis.
Quelque 655 000 cas d’hypertension artérielle avant 75 ans « serait lié à une consommation d’alcool supérieure à dix verres en moyenne par semaine en France métropolitaine », dont 624 000 hommes et 31 000 femmes, estime l’étude publiée dans un bulletin épidémiologique hebdomadaire. En raison du manque de données récentes sur la fréquence de l’hypertension artérielle en outre-mer, l’étude est limitée à la France métropolitaine.
Là « différence importante » Les inégalités entre hommes et femmes résultent principalement, selon les chercheurs, d’une consommation d’alcool plus importante chez les hommes que chez les femmes, mais aussi d’épisodes de « binge Drinking » (s’enivrer massivement en peu de temps) et d’alcoolisme massif plus fréquents.
Une consommation en baisse mais toujours élevée
Bien qu’ils reconnaissent certaines limites méthodologiques à leur étude, ses auteurs y voient « une estimation minimale des cas d’hypertension artérielle imputables à une consommation d’alcool qui s’avère très élevée, et basée sur deux enquêtes robustes et représentatives de la population française, l’enquête examen de santé Esteban et le Baromètre de Santé Publique France ».
Face à ces résultats, l’agence sanitaire souligne l’importance de prévenir la consommation d’alcool mais aussi de gérer l’hypertension.
L’alcool reste l’un des principaux facteurs de risque de maladie et de décès en France, avec plus de 40 000 décès imputables. Outre les risques cardiovasculaires et la cirrhose, la consommation de boissons alcoolisées augmente le risque de certains cancers.
« Si les Français ont réduit leur consommation d’alcool ces trente dernières années, les niveaux de consommation restent très élevés (…)à la fois dans la population générale et parmi certaines sous-populations, comme les femmes enceintes »rappelle la directrice générale de Santé publique France, Caroline Semaille, dans un éditorial supervisant ce bulletin épidémiologique.