Une étude d’opinion sur Laurent Wauquiez financée par la Région rapportée à la justice
Ce document ne fait état d' »aucune irrégularité », a commenté la Région, qui se dit « extrêmement sereine » sur cette action. Le rapport de la CRC, dont les premiers extraits ont été diffusés en juillet, a mis en lumière des repas onéreux du président LR de la Région, s’attarde aussi sur un contrat conclu par la collectivité avec la société d’études Mediascopie. Cette dernière devait analyser « en temps réel » l’impact d’interviews données par Laurent Wauquiez à différents médias. Pour 6.000 euros, Mediascopie a étudié la réception de propos tenus sur BFMTV en mars 2021, selon une version du rapport mise en ligne par Lyon Capitale.
« Intérêt politique personnel »
Or, l’étude, réalisée pendant la campagne des élections régionales, détaillait les appartenances politiques des personnes interrogées et « permettait d’affiner les déclarations du candidat en fonction des réactions d’un groupe politique donné », notaient les auditeurs régionaux. Elle présentait « un intérêt politique personnel pour l’intéressé, mais pas nécessairement un intérêt public local », concluaient-ils, le jugeant « problématique ». Après lecture de ce rapport, les élus socialistes ont écrit au PNF pour lui demander d’intégrer ces nouveaux éléments dans l’enquête ouverte en 2022, à la suite de révélations sur un dîner fastueux organisé aux frais de la Région.
Le PNF s’intéresse aussi à des emplois potentiellement fictifs de chargés de mission au Conseil régional. « Une fois de plus, Laurent Wauquiez utilise l’argent public à des fins personnelles », a accusé la cheffe de file de l’opposition socialiste Najat Vallaud-Belkacem, pour qui le rapport de la CRC jette « une lumière sombre sur la supposée égalité des chances des candidats devant les électeurs ». En 2021, « on n’a pas concouru à l’élection régionale avec les mêmes armes. Il avait les ressources quasi illimitées de la collectivité », a ajouté le vice-président du groupe, Johann Cesa. Un porte-parole de la Région a dénoncé une « tentative d’instrumentalisation de la justice » et assuré que la Cour n’avait fait que des « recommandations » pour améliorer la gestion du budget communication de la collectivité.