Des chercheurs de l’université de Caen ont développé un produit capable de détecter les microcaillots sanguins qui se forment dans le cerveau. Et pour y parvenir, ils se sont inspirés des capacités adhésives des moules.
Publié
Temps de lecture : 2min
Vous connaissez l’expression « s’accrocher comme une moule à son rocher ». Il fait référence à ce pouvoir développé par les moules à s’attacher à leur habitat, capacité qui leur vient des byssus, ces petits poils que l’on peut voir sur les coquilles de moules. Et ce sont ces propriétés adhésives qui ont été exploitées par les scientifiques de l’Institut du Sang et du Cerveau de Caen. Ils ont développé ce qu’on appelle un agent de contraste, un produit utilisé lors des examens IRM pour révéler des zones très spécifiques du corps humain.
Pas question évidemment d’aller pêcher les moules pour fabriquer cet agent de contraste. Tout est fait en laboratoire pour reconstituer artificiellement la substance adhésive. Un pouvoir adhésif qui présente deux avantages : la fixation des particules d’oxyde de fer pour les propriétés magnétiques indispensables à l’imagerie médicale et surtout, sa qualité biodégradable qui permettra à cet agent de s’accrocher à d’éventuels microcaillots sanguins.
Les chercheurs nous l’assurent : leur produit permet de révéler l’invisible. Car aujourd’hui ces microcaillots sont difficiles à détecter. Un accident vasculaire cérébral est généralement causé par de gros caillots sanguins qui s’accumulent dans les artères et bloquent le flux sanguin vers le cerveau. Ces thromboses peuvent être observées via des examens IRM. Mais de minuscules caillots sanguins peuvent persister dans les vaisseaux et sont impossibles à voir avec l’IRM. Selon des scientifiques de l’université de Caen, leur produit de contraste pourrait faciliter le diagnostic.
Il pourrait également être utilisé pour des traitements plus ciblés. Mais pour l’instant, le produit n’a été testé que sur des souris. D’où cet appel mardi 29 octobre, à l’occasion de la Journée mondiale de l’AVC, à accélérer la recherche sur cette maladie qui touche 140 000 personnes chaque année en France, soit une toutes les 4 minutes.