Une équipe de France 24 dans l’enfer des bandes armées en Haïti
Une grande majorité des quartiers de Port-au-Prince sont sous la coupe de ces groupes lourdement armés. La police haïtienne tente de reprendre le contrôle, mais ce n’est pas facile. Une équipe de France 24 a effectué une patrouille avec la police.
La PNH, la police nationale haïtienne, attend le renfort de la mission internationale de soutien. Mais cette coalition, qui devrait être soutenue par le Kenya, tarde à se mettre en place.
Sur le terrain, la police fait face à d’énormes difficultés, face à un manque flagrant de moyens. Roméo Langlois et Catherine Norris Trent, journalistes de France 24, ont été immergés le temps d’une journée avec la police haïtienne.
Une journée intense…
C’est à bord d’un véhicule blindé criblé de balles car souvent visé, que l’équipe a déclenché, avec une unité d’élite des forces de l’ordre, le groupe anti-gang.
Jour après jour, ces policiers patrouillent dans les quartiers les plus dangereux de Port-au-Prince. Dès leur apparition au coin d’une rue, les membres de gangs se faufilent immédiatement dans les maisons. Ils s’empressent alors de faire des trous dans les murs des maisons afin de tirer sur les policiers.
Alors qu’auparavant les membres de gangs s’entretuaient, cette coalition de bandes armées, dirigée par l’ancien policier Jimmy Cherizier dit Barbecue – parce qu’il avait l’habitude de brûler vives ses victimes – contrôle 80% de la capitale, Port-au-Prince, depuis en février dernier.
L’homme redoutable leader de la fédération des gangs du G9, réclame depuis 2021 la démission du Premier ministre Ariel Henry.
Ce dernier, contesté, ne pouvant rentrer au pays après un voyage officiel pour préparer l’arrivée des soldats kenyans destinés à rétablir la sécurité dans le pays, a finalement renoncé à son tablier le 11 mars.
Devenu porte-parole des gangs, les revendications de Barbecue restent obscures. Il est aujourd’hui le principal interlocuteur des autorités. Auquel cas il promet « un génocide. »
Une menace qui fait craindre le pire. Ces gangs sont surarmés, grâce au racket, aux enlèvements avec demandes de rançon et aux trafics divers.
Face à eux, des policiers armés de leur courage, mal équipés, espèrent l’arrivée tant annoncée de la mission multinationale soutenue par l’ONU visant à lutter contre la violence des gangs. L’aide de la communauté internationale est toujours attendue.
Écoutez le reportage de France 24 :
Un focus de la rédaction de France 24 consacré à la situation en Haïti à voir ICI en vidéo.