Une épaisse couche de diamant découverte sur Mercure par la NASA
La mission Messenger de la NASA, dont l’objectif premier après sa mise en orbite était d’étudier la plus petite planète de notre système solaire, s’est achevée en 2015. Pourtant, il semblerait que Mercure ait encore des secrets à révéler. Les données recueillies par la sonde lors de la cartographie complète de la planète la plus proche du Soleil suggèrent que quelque chose d’important — et de surprenant — se cache sous la croûte : un manteau épais de 16 km composé de diamant.
Mercure : une planète pas comme les autres
À sa surface, Mercure présente des taches de graphite, un type de carbone. Les scientifiques affirment que cela indique qu’à ses débuts, la planète possédait un océan de magma riche en carbone. Le carbone serait remonté à la surface, créant ces taches et donnant à la surface son aspect sombre. L’équipe de Mercury pense désormais que ce processus a également pu créer un manteau sous la planète. Ce manteau ne serait pas constitué de graphène, mais plutôt de… diamant.
« Nous calculons que, compte tenu de la nouvelle estimation de la pression à la limite manteau-noyau, et sachant que Mercure est une planète riche en carbone, le minéral carboné qui se formerait à l’interface entre le manteau et le noyau est du diamant et non du graphite. »« Cette théorie confirme également une découverte faite il y a quelques années concernant la masse importante de Mercure, qui est fortement concentrée dans son manteau », a déclaré Olivier Namur, professeur associé à la KU Leuven et membre de l’équipe.
Bientôt un voyage de bijoux vers Mercure ?
Pour tester leur théorie, les scientifiques ont utilisé la modélisation informatique et ont reproduit, à l’aide d’une presse terrestre, la température (2177 °C) et la pression (plus de 7 gigapascals) régnant à l’intérieur de Mercure. « Nous pensons que le diamant pourrait s’être formé par deux processus. Le premier est la cristallisation de l’océan de magma, mais ce processus a probablement contribué à la formation d’une très fine couche de diamant à l’interface noyau-manteau.explique Namur. Deuxièmement et surtout, la cristallisation du noyau métallique de Mercure. Après sa formation il y a 4,5 milliards d’années, ce cœur liquide se serait cristallisé au fil du temps.
Si cette théorie devait se vérifier, nul doute que la présence massive de diamants sur la petite planète suscitera l’appétit de nombreuses industries. La réponse pourrait arriver en 2026 grâce à la deuxième mission dédiée à l’exploration de Mercure, BepiColombo.