Une entreprise française qui a contourné l’embargo contre la Russie sanctionné par les douanes
Les douanes françaises ont mis « fin aux agissements » d’une entreprise francilienne qui servait de plaque tournante pour contourner les sanctions contre la Russie dans le contexte de la guerre en Ukraine, a annoncé lundi le ministère de l’Économie et des Finances.
Au terme de dix mois d’enquête, la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) a procédé à une perquisition jeudi et vendredi derniers, a expliqué Bercy dans un communiqué, vantant « une opération d’envergure visant une entreprise basée en Seine- Saint-Denis, spécialisé dans les exportations illégales de marchandises vers la Russie.
Sur l’année 2023, des « centaines » de fausses déclarations en douane de cette société ont permis de « dissimuler le transport vers la Russie » de marchandises estimées dans le communiqué à « plusieurs dizaines de millions d’euros ».
« Cette opération (…) souligne la mobilisation de l’Etat et des services de Bercy pour assurer l’efficacité des sanctions contre la Russie », un combat « indispensable pour soutenir l’Ukraine », s’est félicité le ministre de la Défense. » Économie et Finance Bruno Le Maire, cité par Bercy.
Offres sur le dark web
Grâce aux services de cette société, dont l’agrément douanier a été « immédiatement suspendu », « des dizaines d’exportateurs européens sans scrupules » ont pu continuer à commercer avec la Russie, qui fait l’objet de mesures d’embargo européen. : l’entreprise a proposé, selon le ministère, une « offre clé en main d’évasion des sanctions » sur le dark web.
Les douanes françaises ont bénéficié en la matière de rapports de plusieurs « partenaires européens », selon la même source.
Bercy résume ainsi le mode opératoire de l’entreprise : les marchandises étaient dédouanées en France « alors que physiquement, elles ne se trouvaient jamais ou rarement sur le territoire national et sortaient de l’Union européenne en passant par différents États membres ».
L’entreprise est désormais sanctionnée pour avoir « masqué la destination finale en produisant de faux documents ».