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Une entreprise de verre joue sa survie

L’avenir de l’entreprise, en redressement judiciaire, dépend de la décision du tribunal de commerce attendue mercredi. Trois offres de reprise ont été déposées.

L’avenir du verrier français Duralex, mondialement connu pour sa célèbre vaisselle incassable, se joue mercredi devant le tribunal de commerce d’Orléans, qui doit trancher après avoir analysé trois offres de reprise. Fin avril, la mythique verrerie avait pris de court salariés, syndicats et responsables publics en demandant une nouvelle fois à être placée en redressement judiciaire, trois ans après une précédente procédure.

Le tribunal de commerce doit désormais rendre sa décision sur les trois offres de reprise déposées pour relancer la verrerie Duralex, qui emploie 228 salariés à La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret), commune de l’agglomération orléanaise et placée en redressement judiciaire le 24 avril.

La meilleure offre prévoit la rétention de l’ensemble du personnel

La meilleure de ces offres, en termes d’emplois, est la proposition d’une Société coopérative de production (Scop), portée par 60% des salariés et soutenue par la direction du site. 150 salariés de l’entreprise favorables au projet ont même déjà investi « 500 euros de leurs propres deniers », selon la CFDT, syndicat majoritaire. Cette offre prévoit le maintien de l’ensemble des effectifs et a obtenu le soutien des élus locaux.

La métropole d’Orléans a proposé de racheter le site de la verrerie pour une somme estimée entre cinq et huit millions d’euros, afin de convaincre les banques de financer le projet. La région Centre-Val de Loire a également promis son soutien sous forme de garantie bancaire.

« Nous voulons prendre notre destin en main avec ce projet », a déclaré à l’AFP Suliman El Moussaoui, délégué syndical CFDT, qui a également appelé citoyens et salariés à se rassembler à partir de 14 heures mercredi devant le tribunal de commerce d’Orléans, « pour soutenir le projet de Scop ».

Une deuxième offre soutenue par la CGT

La deuxième offre est celle de la SARL Tourres et Cie, détenue par Stéphanie et Adrien Tourres. Le couple possède deux verreries, Waltersperger (Seine-Maritime) reprise en 2018 et spécialisée dans l’embouteillage de luxe pour les cosmétiques avec une quarantaine de salariés et La Rochère (Haute-Saône), qui compte une centaine d’emplois et travaille notamment pour les arts de la table. Leur plan prévoit de conserver 179 salariés et envisage la mise en place de synergies techniques et commerciales au sein du groupe.

La CGT milite davantage pour cette deuxième possibilité, estimant que « le soutien d’un industriel permettra d’avancer davantage » que le projet de Scop, qu’elle considère comme un « plan B ». La troisième offre émane de Carlesimo Investissements/GCB Investissements, un groupe industriel familial qui possède deux fonderies, Navylest International, spécialisé dans les quilles en plomb pour bateaux, et Lory International. Il ne propose que la reprise de 100 emplois.

Duralex, qui connaît des crises récurrentes depuis une vingtaine d’années, a notamment été confronté à la flambée des prix de l’énergie après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. Il a alors été temporairement sauvé par un prêt de 15 millions d’euros de l’Etat. Dans le même temps, la société New Duralex International (NDI) dit avoir été récemment condamnée à payer les droits à polluer de l’ancien propriétaire de Duralex.

« Duralex est en difficulté depuis pas mal d’années », reconnaissait en avril la PDG de l’entreprise, Géraldine Fiacre, dans un entretien au quotidien régional La République du Centre.

Elle est actuellement aux mains de la Compagnie Française du Verre, également propriétaire de Pyrex, qui l’a reprise à la barre du même tribunal en 2021. L’entreprise, qui faisait la fierté de la production industrielle française avec ses verres colorés et ses assiettes réputées incassables, qualifiées de « Tour Eiffel des arts de la table », avait déjà été placée en redressement judiciaire il y a trois ans et sauvée in extremis.

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Ray Richard

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