une enquête ouverte, « J’étais en larmes » témoigne l’actrice
« Le dossier a été retenu. Le jour de la fête des mères, j’étais en larmes. » L’actrice Sandrine Bonnaire digère encore la nouvelle : une enquête a été ouverte suite au décès de sa mère, conséquence de l’action qu’elle a menée auprès de sa famille.
« Le dossier a été retenu. Le jour de la fête des mères, j’étais en larmes. » L’actrice Sandrine Bonnaire digère encore la nouvelle : une enquête a été ouverte suite au décès de sa mère, conséquence de l’action qu’elle a menée auprès de sa famille.
Interrogé, le procureur de la République de Saintes, Benjamin Alla, a confirmé ce mercredi 29 mai avoir reçu début mars une plainte émanant des « époux Bonnaire déposée par l’intermédiaire de leur avocat ». Une enquête préliminaire a été ouverte le 18 mars 2024, confiée au service de police judiciaire de La Rochelle. « Les investigations ont commencé », précise le magistrat.
« Que je gagne ou que je perde, je l’aurais fait pour redonner sa dignité à ma mère. On s’est occupé d’elle comme d’une… Je n’ai pas les mots »
Le 23 août 2024, Lucienne Bonnaire, mère de Sandrine Bonnaire, décède à l’hôpital de Saintes. L’actrice s’est exprimée fin novembre pour dénoncer « la négligence et les mauvais traitements » qui, selon la famille de la défunte, ont conduit à sa mort. Elle avait également annoncé son intention de porter plainte contre l’Ehpad où résidait sa mère, en l’occurrence celle de La Recouvrance, à Saintes.
« Honte au gouvernement »
Dimanche 26 mai, l’actrice a posté un nouveau message sur les réseaux sociaux, le premier depuis sa dénonciation du 28 novembre : « Honte au gouvernement qui n’a pas réagi, ni présenté en ma faveur le discours du mois de novembre. Honte à ces dysfonctionnements qui perdurent depuis si longtemps. Merci à la justice qui a retenu notre dossier », a-t-elle partagé sur Instagram.
Par téléphone, Sandrine Bonnaire précise : « C’est un sujet grave et le gouvernement aurait dû mener une enquête au sein de l’établissement où se trouvait ma mère. Rien n’a été fait. Je suis conscient que c’est un peu David contre Goliath et qu’en s’attaquant à une maison de retraite publique, j’attaque aussi l’État. Mais que je gagne ou que je perde, je l’aurais fait pour redonner sa dignité à ma mère. On s’est occupé d’elle comme d’un… Je n’ai pas les mots. »
La prise de parole publique de l’actrice et de ses sœurs a incité d’autres familles à témoigner et à exprimer leurs doléances contre l’Ehpad Saintais.
« Il faut que ça cesse »
Cette résidence de 90 places est gérée par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) de la Ville. « Si vous saviez le nombre de témoignages de personnes que j’ai reçus et parfois de familles dont les aînés sont dans le même établissement où se trouvait ma mère », indique Sandrine Bonnaire. Cela doit cesser. Nos autorités doivent veiller à ce que nos aînés soient mieux pris en charge. Nous ne pouvons pas laisser cela se produire. Dans certains Ehpad, on compte trois soignants pour une trentaine de patients. Les effectifs sont sous contrôle. »
Dans notre article du 14 décembre 2023, Olivier Serre, directeur général adjoint de l’Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine indiquait : « L’Ehpad de Saintes a été inspecté en 2022, des dysfonctionnements ont été constatés et améliorés lors de notre deuxième visite en « Le premier semestre 2023. » Il a précisé qu’en Nouvelle-Aquitaine « un Ehpad peut en moyenne faire l’objet d’une visite de l’ARS au moins tous les trois ans, au maximum tous les cinq ans ».
Dans son message sur les réseaux sociaux, Sandrine Bonnaire partage une pensée « pour toutes ces mères parties trop tôt et considérées comme des déchets humains ».
« La disparition de ma mère est l’une des plus grandes douleurs de ma vie », poursuit l’actrice au téléphone. Nous attendons le départ de nos proches, la disparition de nos aînés. Mais pas comme ça, pas sans respect. Chaque nuit, je m’endors en pensant à elle et c’est très difficile. Je compte sur cette procédure pour lui redonner sa dignité. »