Le ministre de l’Education nationale avait annoncé l’ouverture d’une enquête « approfondie » à la suite de soupçons de discrimination dans les notes à l’oral du baccalauréat visant des élèves d’un lycée juif de Paris. Les investigations n’ont pas conclu à des cas de discrimination.
La ministre de l’Education, Nicole Belloubet, a annoncé l’ouverture d’une enquête « approfondie » à la suite de soupçons de discrimination dans les notes de l’oral du baccalauréat visant des élèves d’un lycée juif de Paris, jeudi 11 juillet.
L’enquête administrative menée ne conclut pas à des cas de discrimination, après examen des notes attribuées par le jury qui avait attribué des notes très basses à 15 élèves du lycée de Yabné, selon un communiqué du groupe scolaire.
« Ces éléments ne permettent pas de conclure que les élèves du lycée Yabné ont subi une quelconque discrimination en raison de leur religion supposée ou de leur établissement scolaire d’origine. Si certains élèves ont pu obtenir des notes inférieures à cette épreuve très spécifique du Grand Oral qu’à d’autres épreuves écrites des mêmes matières, rien n’établit que ces notes attribuées par un jury souverain l’aient été pour d’autres raisons que la maîtrise ou la non-maîtrise de cet exercice par ces élèves », rapportent les conclusions de l’enquête administrative consultées par BFMTV.
Selon les investigations, les deux jurys incriminés étaient chacun composés d’un professeur de mathématiques et d’un professeur de physique-chimie de lycées différents. « Il n’y avait donc pas d’enseignants d’autres disciplines dont la capacité à évaluer les compétences techniques des élèves aurait pu être discutée », précise le rapport.
Une échelle de notation large
Sur les 22 candidats du lycée Yabné passés devant le premier groupe d’examinateurs suspectés, six d’entre eux ont obtenu entre 7 et 9, et 16 entre 10 et 18. « La situation de quatre élèves a été évoquée, mais 18 autres ont également passé l’épreuve avec le même jury, obtenant parfois d’excellentes notes », souligne l’enquête.
« L’analyse des résultats des candidats notés par ce jury, en comparant les élèves de Yabné et les autres élèves, ne révèle aucune distorsion de notation », indique l’enquête administrative.
L’autre jury en question a auditionné 55 élèves, dont 29 candidats du lycée juif. « Parmi eux, 13 ont obtenu entre 3 et 8 – l’établissement n’a considéré que 11 notes comme discriminatoires – et 16 entre 10 et 20. La répartition des notes, plus large, ne permet pas d’observer une différence globale de traitement entre les élèves de Yabn » et les autres », selon l’enquête.
Les enquêtes soulignent que ce jury a appliqué une échelle de notation « beaucoup plus large que la précédente et que les autres jurys du centre en mathématiques/physique-chimie ».
Par ailleurs, parmi les élèves notés par ce jury, la note la plus basse attribuée (2/20) n’a été attribuée à aucun élève du lycée de Yabné. Enfin, sur les neuf élèves ayant obtenu 20/20, cinq provenaient de cet établissement. « Il n’est donc pas possible de conclure à une discrimination fondée sur la religion ou l’établissement d’origine », conclut le rapport.