Bourse Entreprise

« Une effervescence que nous n’avions pas à Luri » : particuliers et vignerons en phase avec le nouveau format de A Fiera di u Vinu

Loin du décor qu’offrent les berges de platanes du village de Luri perché dans le Cap Corse, il se trouve sur la Place Paoli d’Île-Rousse queLa Fiera di u Vinu, qui a lieu ce samedi 11 et dimanche 12 mai, a élu domicile. Si le lieu de l’événement dédié à la sensibilisation vignerons de l’île est une première due à son caractère désormais itinérant, son esprit reste inchangé. Et le public concerné semble déjà plus important.

« Je n’ai même pas eu le temps de dire bonjour… On sent qu’il y a vraiment beaucoup plus d’activités et un buzz qu’on n’avait pas avant, quand on était à Luri. »assure Aurélie Melleray, œnologue au sein de Domaine Montemagni à Patrimonio, entre quelques pancartes adressées à des collègues. Celui qui, depuis 1989, n’a jamais manqué une édition de A Fiera di u Vinu, s’exprime en connaissance de cause.

Dégustations de vins et partage d’expériences, sous un chapiteau blanc, une allée spacieuse permet aux visiteurs, équipés de leur panneau floqué aux couleurs deLa Fiera di u Vinualler à la rencontre des soixante-dix vignerons accoudés à d’imposants fûts en bois sur lesquels sont présentés leurs vins. Si l’œnologue est « nostalgique de Luri »elle le reconnaît : « L’Ile-Rousse est plus une zone de transit que Luri, c’est un lieu plus central et donc plus stratégique. Alors évidemment, nous nous attendons à avoir plus de monde. », précise-t-elle. Comme elle, Jean-Baptiste De Peretti Della Rocca et Vanessa Bastelica, vignerons au domaine De Peretti Della Rocca à Figari, ont fait le déplacement. « Luri, c’était sympa, mais peut-être un peu décentréanalyse Jean-Baptiste De Peretti Della Rocca. Aujourd’hui, les gens ont changé leurs habitudes et le sans-abrisme y est plus adapté. Cela nous permet également de toucher un public plus large. » C’est précisément ce qu’il attend de l’événement : « Ce format itinérant crée une dynamiqued’abord auprès des vignerons corses, dont près de la moitié sont présents aujourd’hui, puis auprès des particuliers, car en passant de micro-région en micro-région, nous toucherons de plus en plus de personnes. « 

En scrutant la ruelle noircie de monde et surtout de visages juvéniles, Aurélie Melleray voit aussi dans le déménagement de A Fiera di u Vinu, «l’opportunité de répondre à l’objectif d’apprentissage et de pédagogie auprès des jeunes»que s’est fixé le domaine Montemagni. « Il suffit de voir le nombre de jeunes présents. » Parmi eux, Pierre-Joseph et Ghjiulia, âgés de 20 et 25 ans et originaires d’Aregno, saluent la présence de la foire dans la région. « Nous sommes venus parce que c’est une première, ça se passe ici, et nous connaissons quelques exposants, ils disent. C’est une belle vitrine qui nous permet de faire venir du monde avant la saison et de lancer la saison et les festivités. »

Une saison plus adaptée

En outre « pour mobiliser le plus grand nombre de visiteurs et de vignerons »comme Marc’Andria Acquaviva, vigneron du Domaine d’AlzipratuOMS « espère donner un nouveau souffle à la foire », un autre élément est déterminant : le changement de période. Initialement organisée en juillet, A Fiera di u Vinu a désormais lieu en mai, et ce n’est pas un hasard. « C’était compliqué de mobiliser les professionnels en plein mois de juillet. Changement climatique n’échappe à personne et sa tenue en juillet n’a pas offert des conditions de dégustation à la hauteur de ce que nous souhaitions »il explique.

Une fréquence également approuvée, pour d’autres raisons, par les visiteurs locaux. « Cela nous permet d’attirer du monde en avant-saison car beaucoup ne seraient pas venus à L’Ile-Rousse en mai s’il n’y avait pas eu la foire, alors qu’en plein mois de juillet, la ville est déjà pleine de monde »analyse Laetitia, une Ilé-Russienne de 38 ans.

Deux objectifs qu’Angèle Bastiani, maire de la commune et présidente de l’Agence corse du tourisme (ATC), a en tête. « Cette nouvelle manifestation s’ajoute en avant-saison et fait vivre la ville presque toute l’année. Cela permet donc de répondre à une véritable politique d’accueil, elle explique. Et du point de vue de l’ATC, cela répond à une politique de gestion des flux territoriaux et à une volonté de déconcentration.

Une foire dont le nouveau format aspire donc à répondre à de multiples défis, tant en matière Stratégies, climatiqueque sociétal. « Le pari est lancé, nous verrons le score final »conclut Marc’Andria Acquaviva.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page