La Cour constitutionnelle thaïlandaise a accepté jeudi d’examiner une demande qui pourrait conduire à la démission du Premier ministre Srettha Thavisin, accusé d’avoir nommé ministre une personne condamnée par la justice. Le tribunal a accepté une requête déposée par 40 sénateurs en vertu des règles d’éthique, mais a rejeté une demande de suspension du chef du gouvernement en attendant d’entendre l’affaire.
Pichit Chuenban, nommé au gouvernement lors d’un récent remaniement, a purgé six mois de prison après une condamnation pour outrage au tribunal en 2008. Cet ancien avocat proche de l’ancien premier ministre et toujours influent Thaksin Shinawatra, a remis mardi sa démission à une tentative de protéger Srettha Thavisin. La demande des sénateurs a été acceptée par 6 voix contre 3 et les juges constitutionnels ont donné 15 jours à Srettha pour s’expliquer.
Le parti majoritaire bloqué
Les 250 membres actuels du Sénat thaïlandais ont été nommés par la junte qui dirigeait le royaume après le coup d’État de 2014. La chambre haute a joué un rôle crucial dans le choix du Premier ministre à la suite des élections législatives de mai. 2023. Les sénateurs avaient en effet bloqué la porte au réformateur Pita Limjaroenrat, dont le parti Go Forward, arrivé en tête du vote, avait pourtant constitué une coalition majoritaire à l’Assemblée.
Srettha Thavisin, candidate du Pheu Thai, le parti de son prédécesseur, le milliardaire Thaksin Shinawatra, a fini par être désignée en août, en alliance avec des partis pro-armée. Les premières élections sénatoriales depuis le coup d’État doivent avoir lieu le mois prochain et le Sénat qui en résultera sera plus petit (200 membres) et ne participera plus à l’élection du Premier ministre.