Une ligne de l’usine Systovi de Carquefou / Image : Systovi.
Le ministre de l’Économie a annoncé vendredi dernier le déploiement d’un « plan de bataille » pour soutenir la production de panneaux solaires sur le sol français. Une bonne nouvelle pour le secteur, fortement impacté par la concurrence des produits chinois.
Le secteur européen de la production photovoltaïque subit de plein fouet la concurrence asiatique. En cause, la politique américaine issue de l’Inflation Reduction Act qui favorise largement le secteur photovoltaïque américain. Cette politique a conduit au blocage des produits chinois à la frontière américaine. Les entreprises chinoises ont donc réagi en inondant le marché européen de panneaux bon marché, ce qui a fortement déséquilibré les entreprises européennes. Plusieurs groupes implantés en Europe ont donc pris la décision de délocaliser leurs usines aux Etats-Unis, bénéficiant ainsi de subventions américaines. C’est le cas par exemple de Meyer Burger, qui ferme son usine photovoltaïque en Allemagne pour s’implanter outre-Atlantique.
Un « plan de bataille » pour soutenir la filière photovoltaïque en Europe
Pour ne pas étouffer la filière européenne et conserver une certaine souveraineté en matière de production photovoltaïque, il était urgent de réagir. En France, cela passe par l’annonce d’un « plan de bataille » pour le secteur. Accompagné du ministre de l’Industrie et de l’Énergie, Roland Lescure, c’est Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, qui a annoncé la feuille de route vendredi dernier, lors d’une visite dans un parc photovoltaïque à Manosque (Alpes-de-Haute-Provence).
L’objectif affiché est de doubler le rythme de déploiement des capacités solaires en France d’ici 2030, conformément à l’objectif fixé par la stratégie nationale énergie et climat. Il s’agit aussi de soutenir la filière française en proposant un « pacte solaire » pour encourager la production et les achats en Europe et même en France. Selon Bruno Le Maire, il s’agit de « produire en France d’ici 2030, 40 % des panneaux photovoltaïques que nous utilisons« .
L’origine des panneaux solaires mieux identifiée
Pour soutenir le secteur, l’État compte inclure dans ses appels d’offres des critères sur le contenu carbone des panneaux, afin que les modules produits localement soient mieux notés. Et de grandes entreprises comme TotalEnergies, Engie ou EDF ont été appelées par le ministre à adhérer au pacte solaire. Par ailleurs, un « Induscore » devrait être développé dans le secteur. Basé sur le même modèle que le Nutriscore dans le secteur alimentaire, il attribuera un classement de A à E qui permettra de connaître le pourcentage de fabrication d’un module en Europe. Une note sera attribuée si au moins 4 étapes de fabrication ont été réalisées en Europe. La note E signifiera plutôt que le produit est importé de hors d’Europe. Reste à savoir comment l’Induscore est appliqué, car le parallèle avec le Nutriscore n’est pas vraiment rassurant. En effet, le Nutriscore est critiqué en raison de sa portée limitée : son application n’est pas obligatoire et dépend du bon vouloir des entreprises.
