L’ancien président américain avait saisi la Cour suprême, invoquant une immunité totale dans le cadre de l’enquête sur la prise d’assaut du Capitole en janvier 2021, dans le contexte des contestations sur les résultats de l’élection présidentielle américaine de 2020.
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Un ancien président des États-Unis bénéficie-t-il de l’immunité même lorsqu’il est accusé d’avoir tenté d’annuler les résultats d’une élection ? C’est la question à laquelle vient de répondre la Cour suprême du pays. Donald Trump avait avancé cet argument pour faire annuler les poursuites judiciaires engagées contre lui. Les juges viennent de lui donner raison, en partie seulement.
C’est une demi-victoire pour Trump car il gagne encore du temps. Les juges viennent de décider que ce n’est pas à eux de décider mais aux tribunaux inférieurs. Cela retarde encore la tenue de son procès qui était initialement prévu en mars à Washington. Un procès qui n’aura pas lieu, c’est désormais certain, avant l’élection présidentielle de novembre. D’ailleurs, Donald Trump le sait parfaitement : il se félicite déjà de son réseau Truth Social en mettant en avant un « article de presse » qui ne sera pas publié sur Twitter.grande victoire pour la démocratie« .
Mais la décision est aussi une défaite. Les juges n’ont pas abordé le fond de l’affaire. Dans cette décision de 119 pages, rendue par six juges contre trois (six conservateurs contre trois progressistes), ils ont écrit qu’un ancien président ne peut bénéficier de l’immunité pénale que pour les décisions prises dans l’exercice de ses fonctions. Ils affirment qu’il existe une présomption d’immunité pour ces actes officiels, mais pas pour les actes accomplis à titre privé.
Mais Donald Trump voulait un « immunité absolue »selon son propre expression. Il estimait que la Cour suprême devait lui accorder, et allait lui accorder, cette immunité totale. Il comptait simplement annuler les charges retenues contre lui suite à son célèbre discours du 6 janvier 2021, où il avait incité ses partisans à envahir le Capitole à Washington. Mais les observateurs avaient senti dans les audiences qui ont précédé cette décision de la Cour suprême que les juges étaient plutôt réticents. Et la décision le confirme. La Cour suprême écrit qu’il revient à un tribunal fédéral de la capitale de trancher.
Enfin, le milliardaire joue lui aussi la montre et exclut un nouveau procès avant l’élection présidentielle du 5 novembre. Du côté de la campagne de Joe Biden, on dénonce pourtant un Trump qui « pense qu’il est au-dessus des lois« . Le président américain estime que la décision prise par la Cour suprême sur l’immunité pénale de Donald Trump crée une « un précédent dangereux car le pouvoir (du président) ne sera plus limité par la loi. »