Décryptage
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Après un pic en 2021, le nombre de constructions de maisons individuelles a connu une baisse significative en raison de l’inflation et de la hausse des taux. Un phénomène qui a plongé tous les acteurs du secteur dans le marasme.
A vingt minutes au sud de Paris, Domexpo est une de ces anomalies urbaines tout droit sorties du siècle dernier. A son ouverture en 1986, ce « village » de maisons témoins était bien dans l’air du temps. La périurbanisation progressait sans frein, la construction battait son plein et plusieurs entreprises du bâtiment s’associaient pour créer ce concept de supermarché de la maison individuelle à La Ville-du-Bois (Essonne), décliné sur trois autres sites parisiens.
Trente-huit ans plus tard, c’est peu dire que les temps ont changé. Coincée entre la Nationale 20, une station-service et un garage, la rue artificielle et déserte ne compte plus que 18 maisons, dont près de la moitié sont abandonnées – ou « en rénovation » comme l’indique le plan à l’entrée. La promesse initiale – visiter une maison et rencontrer son constructeur sur place – ne compte plus pour grand-chose. Le lieu sert surtout de « facilitateur commercial » qui permet « projeter des gens dans des volumes » explique Jonathan, vendeur. « C’était encore un endroit incontournable jusqu’à récemment, ajoute Jean-Jacques Procureur, directeur d’agence de Maisons Balency, présent sur place depuis quatre ans. On venait ici il y a quelques années, mon pavillon était Ikea. Le samedi, on avait parfois 15 à 20 personnes de passage. Aujourd’hui, quand j’en ai une ou deux, je suis contente. »
« Les ménages sont bloqués »
Car le long de la route nationale 20, comme partout en France, les clients ont déserté. Ils sont nombreux