Une copie de la Magna Carta prise pour cible à Londres par deux militants de Just Stop Oil
Deux octogénaires du groupe écologiste Just Stop Oil ont endommagé, vendredi 10 mai, la vitrine qui protège un exemplaire de la Magna Carta, considérée comme un texte fondateur de la démocratie moderne, exposée à la British Library de Londres.
Une vidéo diffusée par le groupe, habitué aux actions spectaculaires, montre les deux dames attaquant l’épaisse vitre en frappant un ciseau avec un marteau. La British Library possède deux des quatre exemplaires survivants de la Magna Carta, un texte de 1215 établissant que le roi et son gouvernement ne sont pas au-dessus des lois.
« Ce célèbre document traite de l’État de droit et de l’opposition aux abus de pouvoir. Notre gouvernement enfreint ses propres lois. », raconte Judy Bruce, 85 ans. La Magna Carta a été signée le 15 juin 1215 par le roi d’Angleterre Jean sans Terre, sous la pression de barons rebelles soucieux de limiter l’arbitraire royal. Elle a inspiré de nombreux textes juridiques, dont la Constitution des États-Unis de 1787 et la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948.
Selon Just Stop Oil, qui milite pour que le gouvernement mette en place un plan visant à mettre fin à l’utilisation des énergies fossiles d’ici 2030, les deux octogénaires ont alors joint leurs mains. Citée dans un communiqué, Judy Bruce a déclaré que « 400 éminents scientifiques contribuant aux rapports du GIEC affirment que nous sommes ‘mal préparés’ à ce qui s’en vient : un réchauffement de 2,5°C ou plus par rapport aux niveaux préindustriels ».
Elle faisait référence à un récent sondage du Gardien, selon lequel près de 80 % des scientifiques ayant répondu s’attendent à un tel réchauffement, qui dépasse l’objectif de l’accord de Paris. La British Library a annoncé, sans plus de détails, surla fermeture du « galerie de trésors »où est exposée la Magna Carta.