Au moins 1 773 lobbyistes des énergies fossiles ont été autorisés à accéder à la COP29 Climat à Bakou, selon un décompte réalisé par la coalition d’ONG Kick Big Polluters Out. Malgré tout, les discussions avancent.
» Depuis plusieurs années, la présence des lobbyistes des énergies fossiles s’est intensifiée aux COP. Cette année : 1 773 d’entre eux sont présents à la COP29, soit plus que la délégation de chaque pays, à l’exception de l’Azerbaïdjan, du Brésil et de la Turquie.alerte Gaïa Febvre, responsable des politiques internationales au Réseau Action Climat. 1 773, voici le décompte réalisé cette année par la coalition d’ONG Kick Big Polluters Out.
Les lobbyistes des énergies fossiles risquent ainsi d’éclipser les délégations des pays les plus vulnérables. En effet, ces lobbyistes sont plus nombreux que les délégués des dix nations les plus vulnérables au climat réunies (1033 délégués) : Tchad, Îles Salomon, Niger, Micronésie, Guinée-Bissau, Somalie, Îles Tonga, Érythrée, Soudan et Mali. .
Des lobbyistes d’horizons différents
La plupart de ces lobbyistes ont accès à la COP par l’intermédiaire d’une association professionnelle. La plus grande délégation vient de l’International Emissions Trading Association, qui rassemble 43 personnes, dont des représentants de TotalEnergies et de Glencore. Chevron, ExxonMobil, BP, Shell et Eni regroupent quant à eux un total de 39 lobbyistes.
Selon Kick Big Polluters Out, le Japon a intégré directement dans sa délégation le géant du charbon Sumitomo, les producteurs de pétrole canadiens Suncor et Tourmaline. L’Italie, pour sa part, a fait venir des employés des géants de l’énergie Eni et Enel.
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Kick Big Polluters Out ne compte parmi les lobbyistes des combustibles fossiles que les organisations ou délégations pour lesquelles il est raisonnable de supposer qu’elles visent à influencer la formulation ou la mise en œuvre de politiques ou de lois dans l’intérêt des combustibles fossiles. une entreprise de combustibles fossiles et ses actionnaires.
» Nous continuerons à nous battre pour que la voix des compagnies pétrolières et gazières n’altère pas ces négociations cruciales et appelons la CNUCC à mettre en œuvre des mesures pour empêcher leur arrivée. »prévient Gaïa Febvre.
A Dubaï, la coalition d’ONG Kick Big Polluters Out a compté « au moins » 2 456 lobbyistes, soit près de quatre fois plus qu’à la COP27. » Si c’est moins qu’à Dubaï, c’est aussi parce qu’il y a moins de monde cette année : environ 53 000 contre 85 000 à la COP28. » partage Gaïa Febvre. Proportionnellement, il y a donc plus de lobbyistes à Bakou qu’à Dubaï.
Un nouveau marché du carbone créé
Malgré la présence de ces lobbyistes, les choses avancent. Alors que le La COP28 n’est pas parvenue à s’entendre sur les règles régissant les marchés du carboneLa COP29 s’est ouverte avec l’adoption de l’article 6.4 de l’accord de Paris sur les marchés du carbone. Encadré par l’ONU et ouvert aux entreprises et aux Etats. » Sur ce marché, les pays, les entreprises ou encore les particuliers pourront acheter des créditsexplique Judith Lachnitt, chargée de plaidoyer international pour le climat et la souveraineté alimentaire au Secours Catholique – Caritas. Ces dernières seront générées par le financement de projets de réduction des gaz à effet de serre ou de séquestration du carbone.
Ce nouveau marché du carbone obligera les porteurs de projets de crédits carbone à identifier et à traiter les éventuels impacts environnementaux et sociaux négatifs de leurs projets et à expliquer comment leurs activités contribuent aux Objectifs de Développement Durable (ODD).
1,300 milliards de dollars par an
La COP29 est avant tout une COP de financement. À Copenhague en 2009, les pays développés se sont engagés à fournir 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 aux pays en développement afin d’atténuer le changement climatique, de s’y adapter et de promouvoir les technologies à faibles émissions de carbone. La COP29 doit définir le nouvel objectif de financement climatique (New Collective Quantified GoaL, NCQG). Il devra remplacer l’objectif de 100 milliards à partir de 2025.
Le plus grand bloc de négociation, le G77 + Chine, s’est mis d’accord sur un nouvel objectif pour le NCQG. Ils demanderont 1 300 milliards de dollars par an d’ici 2030. Le groupe d’experts indépendants sur le financement climatique (IHLEG) dirigé par l’économiste Nicholas Stern a proposé 1 000 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour les pays émergents et en développement, hors Chine, dont 50% proviendraient du secteur privé.