Une secousse d’un magnitude de 4,4 a été enregistré ce lundi à 20h10 heure locale (18h10 GMT), à une profondeur de 2,5 kilomètres, a annoncé l’Institut national de géophysique et de vulcanologie (INGV).
Elle a été précédée quelques minutes plus tôt par une secousse de magnitude 3,5 et suivie de dizaines de répliques.
« Depuis 19h51 (17h51 GMT), un essaim sismique est en cours dans la région des Champs Phlégréens »une zone volcanique, et « 49 tremblements de terre ont été mesurés »a indiqué l’institut dans un communiqué peu avant minuit.
Selon Mauro Di Vito, de l’INGV, « il s’agit de essaim sismique le plus puissant des 40 dernières années« .
« Fissures » et « chutes de corniche »
Les pompiers ont signalé sur le réseau social « fissures » et de « la corniche tombe » tandis que des vidéos amateurs montraient le sol d’un supermarché jonché de bouteilles de lait ou d’alcool tombées des rayons à Pouzzoles, une ville située dans la zone d’activité des Champs Phlégréens dans laquelle vivent un demi-million de personnes.
Les écoles resteront fermées ce mardi à Pouzzoles où centres d’hébergement ont été ouvertes et des tentes installées sur un parking et sur une place en bord de mer pour accueillir des habitants paniqués, a annoncé le maire de la ville, Luigi Manzoni, sur Facebook.
L’INGV n’exclut pas de nouvelles secousses au cours de la nuit.
« Nous devons vivre avec la peur tout le temps »
Le volcan, qui s’étend sur un périmètre de 15 km sur 12, présente la dépression à fond plat typique laissée après une éruption.
Il s’agit de la plus grande caldeira active (« chaudière » en espagnol) d’Europe, située aux limites des communes de Naples et Pouzzoles au bord de la mer.
Dans cette région, les champs Phlégréens sont éclipsés par les champs voisins. Le mont Vésuvequi domine la baie de Naples et dont l’éruption a rayé Pompéi de la carte en l’an 79.
Les champs Phlégréens, dont une éruption il y a 40 000 ans a affecté le climat de la planète, inquiètent les riverains et les scientifiques en raison d’un reprise de son activité due aux gaz émis par le magma et qui exerçaient une pression sur la surface en fissurant le sol.
« Nous devons vivre avec la peur tout le temps »a témoigné un habitant de Pouzzoles sur la chaîne publique Nouvelles de la pluie. « Combien de temps les bâtiments pourront-ils tenir en subissant tous ces chocs, c’est ce qu’on se demande, ils ne sont pas faits pour absorber autant. »
« Là la terre continue de s’élever au rythme de deux centimètres par moisc’est un taux plus élevé que l’année dernière, et il semble que cela va malheureusement continuer.estime le volcanologue Mauro Di Vito sur la chaîne Canal 21.
Le scénario catastrophe, à savoir l’expulsion de lave, de cendres et de pierres, est toutefois peu probable dans un avenir proche, selon les spécialistes.