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Une cérémonie d’ouverture réduite au Trocadéro coûterait à elle seule plus de 255 millions d’euros aux organisateurs

Répétition technique de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques, le 17 juin 2024, à Paris.

Il s’agit d’un document qui n’aurait pas dû sortir des bureaux du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop). Une note interne sobrement intitulée « Alternatives CER1 » qui expose les conséquences financières « Différents scénarios alternatifs pour l’organisation de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 ».

Dans cette note, dont l’existence a été révélée par Le canard enchaîné 10 juillet et ça Le monde a pu consulter, la possibilité d’une cérémonie sur un autre site que la Seine et ses quais, en cas de menace terroriste avérée, semble écartée. « Au-delà des enjeux réputationnels pour la France, les impacts opérationnels et financiers seraient considérables, voire irréalistes »écrit la direction de Paris 2024, qui estime le coût global d’un tel déménagement à près de 300 millions d’euros.

Le Stade de France est donc écarté. L’éventualité d’un « plan C » avait été évoquée publiquement par le président de la République en décembre 2023 – c’est-à-dire avant l’existence de la note, rédigée début février, « environ cent soixante-dix jours avant la cérémonie » –, puis réaffirmé en avril. Le démarrage du tournoi olympique de rugby à 7 au stade dionysiaque le 24 juillet rend toutefois caduque cette possibilité de retrait, objectaient à chaque fois les organisateurs. « En cas de nécessité absolue »ils recommandent, dans leur document interne, d’organiser la cérémonie dans le village des athlètes, « dans une version extrêmement dégradée ».

Remboursement de 104 000 billets

En décembre, Emmanuel Macron a également confirmé l’existence d’un « Plan B ». Ce sont les conséquences financières d’un Cérémonie « aménagée » sur la Seine et le Trocadéro que les dirigeants de Cojop ont évalué en détail dans leur note, selon quatre variables présentées de manière graduelle. La première (réduction ou suppression des quais publics hauts) aurait un impact financier « négligeable »Mais le dernier scénario, qui ne conserverait qu’une cérémonie réduite, sans spectateurs, face à la tour Eiffel et au pont d’Iéna – seul point d’arrivée du défilé nautique comme prévu initialement – coûterait aux organisateurs plus de 255 millions d’euros.

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Paris 2024 serait en effet contraint de rembourser les 104 000 billets des tribunes inférieures (de 90 euros à 2 700 euros), pour compenser le manque à gagner de son partenaire d’hospitalité On Location ainsi que des nombreux prestataires (restauration, sécurité, barrières, etc.). Sans compter Louis Vuitton-Moët Hennessy, qui ne verrait certainement pas d’un bon œil l’annulation d’une cérémonie pour laquelle le groupe de luxe a lourdement investi. Et ce n’est pas tout. « Si tout ou partie de la cérémonie devait être délocalisée au Trocadéro, l’impact pour les diffuseurs pourrait s’élever à des dizaines (voire des centaines) de millions d’euros. »ajouter les auteurs de la note.

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Cammile Bussière

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