Une centaine d’étudiants manifestent contre les logements Crous réquisitionnés
« Non aux expulsions » : près d’une centaine d’étudiants ont manifesté ce samedi devant le ministère des Sports contre la réquisition des logements du Crous pendant les JO, s’estimant « dans le flou » et « abandonnés ».
« Oudéa, le Crous n’est pas à toi ! », scandaient-ils, rassemblés vers 14 heures devant le ministère dirigé par Amélie Oudéa-Castera, à l’appel d’un collectif baptisé « La Rescrous » et de plusieurs syndicats dont le Syndicat étudiant, l’Unef et Solidaires.
Douze résidences réquisitionnées cet été
A l’occasion des Jeux à Paris, douze résidences du Crous doivent être réquisitionnées cet été. Ils accueillent environ 3 000 étudiants pendant l’année universitaire et doivent accueillir temporairement les pompiers, les soignants, les forces de l’ordre et la sécurité civile.
Les pouvoirs publics estiment que 30 % des chambres restent vides chaque été. Dans un « point d’avancement » du 4 avril, le Crous assure avoir envoyé un questionnaire aux étudiants bénéficiant de ce logement du Crous et reçu 2 300 réponses, dont 1 448 demandes de relogement à ce stade. Les personnes concernées recevront une indemnisation de 100 euros et deux places pour assister aux Jeux. Les premiers déménagements devraient débuter la semaine prochaine et seront « pris en charge ».
«C’est encore une population précaire obligée de faire des efforts»
« Le Crous va expulser et déménager plus loin. Sauf que les étudiants ne savent toujours pas où ils iront ni quand, dans le contexte anxiogène des périodes d’examens. Ils sont dans le flou et ont peur», a assuré à l’AFP Hugo Getas, 22 ans, l’un des membres du collectif.
« C’est injuste, c’est quand même une population précaire obligée de faire des efforts », dit-il. Certains « ont des jobs d’été, des stages, des alternances », et vont devoir déménager voire « prendre des congés pour déménager ». Maxime Dupont, 22 ans, devra par exemple « déménager avant le 30 juin mais passer le diplôme d’architecture le 28 ». Il ne « demandera pas de relogement » car il estime qu’il « n’est pas obligé de partir ».
« On ne sait pas si demain l’État expulsera les étudiants en recourant à la force publique », s’interroge Félix Stive, administrateur au Crous de Paris pour le BDE.