8 693 ! C’est le nombre de logements neufs mis en vente sur les trois derniers mois qui prouve, selon la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), un assèchement plus qu’inquiétant de l’offre de logements en France. Dirigé par son président Pascal Boulanger, le FPI a présenté les principaux chiffres du 3ème trimestre de son observatoire de l’immobilier neuf.
Taux d’emprunt constatés au 16/11/2024
Les autorisations de construire en baisse
En général, 85 800 autorisations de logement ont été délivrésses au 3ème trimestre 2024, en baisse de 7,6% par rapport à la même période en 2023. Les autorisations d’habitat collectif ont diminué de 6,7% (43 400) sur la même période.
Selon les résultats, les permis de construire ont été réduits de moitié par rapport aux années précédentes. Entre 2015 et 2018, le volume trimestriel moyen a représenté 113 300 logements autorisés, dont 59 600 logements collectifs autorisés.
Pour Pascal Boulanger, cette baisse est due à la « réticence » des maires à accorder des permis de construire, et à celle des promoteurs à déposer des permis lorsqu’ils ont des difficultés à vendre le bien existant.
Un tarissement de l’offre jugé inquiétant
Selon le FPI, il s’agit du trimestre le plus bas observé depuis 2010. Au 3ème trimestre 2024, 8.693 logements neufs ont été mis en vente, contre 14.731 au 3ème trimestre 2023, soit bien en dessous du seuil des 10.000 logements.
Sur les neuf premiers mois de l’année, la baisse est moins prononcée qu’au troisième trimestre 2024 (39 023 logements vendus en 2024, contre 58 856 en 2023) mais cela représente moins de la moitié des ventes de 2022 sur la même période (80 975).
Le taux de retrait (arrêt suspendu et définitif) des logements commercialisés a également atteint un niveau sans précédent. Au 3ème trimestre 2024, 32% des biens ont été retirés de la commercialisation contre 19% en 2023 et 5% en 2022 au même intervalle.
Les réservations de logements au plus bas
Au cours du trimestreLE ventes sont assez similaire à l’année précédente (19 165 en 2024, contre 19 663 en 2023) mais cela reste assez faible.
Dans le détail, les ventes en bloc ont moins la cote, avec une baisse de 12,9% par rapport à 2023 (6 051 en 2024 et 6 945 en 2023), en raison de la fin du plan de rachat de CDC Habitat et d’AL. . A l’inverse, les logements vendus au détail ont légèrement augmenté de 4,3% (12 114 en 2024 contre 11 618 en 2023).
Mais pour Pascal Boulanger, cette hausse peut être attribuée à la baisse des taux d’intérêt sur prêts immobiliers d’une part, ainsi que la fin de Pinel prévue au 1er janvier 2025. Les ménages se précipitent pour investir dans du neuf avant la fin de l’année.
Sur les trois premiers trimestres de l’année, le total des réservations est passé de 67.910 en 2023 à 64.938 en 2024 (-4,4%). Il reste bien en dessous du niveau moyen observé entre 2018 et 2024 par la fédération qui est de 94.067 ventes.
Un délai de livraison réduit mais toujours aussi long
Selon l’observatoire, le délai théorique d’écoulement de l’offre commerciale est passé d’environ 22 mois au deuxième trimestre 2024 à environ 20 mois au troisième trimestre. La baisse de l’offre de logements en est la principale cause.
Pascal Boulanger a souligné que cela reste deux fois plus plus long que la normaleen particulier‘il y en a deux fois moins d’approvisionnements.
Les prix des logements collectifs neufs restent stables
Malgré une offre très faible, les prix des biens ne diminue pas ou peu. Ils sont passés de 4 969 € le mètre carré au troisième trimestre 2023 à 4 904 € sur la même période en 2024.
Pascal Boulanger a également rappelé que les promoteurs s’appauvrissent actuellement, tant en foncier qu’en savoir-faire, et a exprimé son inquiétude face à une reprise brutale, car le secteur ne serait pas en mesure d’y faire face.
Enfin, le président, qui est en discussions régulières avec la ministre du Logement Valérie Létard concernant le budget 2025, estime que si les dirigeants ne réagissent pas, l’année 2025 sera « sanglante » !
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