une candidate du RN sous tutelle et théoriquement inéligible… qualifiée pour le second tour dans le Jura – Libération
A 65 ans, Thierry Mosca, candidat du Rassemblement national dans la 2e circonscription du Jura, a été placé sous la tutelle de l’Union départementale des associations familiales. Sa candidature a néanmoins été validée par la préfecture.
En cas de victoire, l’élection de Thierry Mosca pourrait bien être directement remise en cause. Le candidat du Rassemblement national dans la 2e circonscription du Jura s’est qualifié pour le second tour des législatives… alors même que son placement sous tutelle le rend inéligible, a appris l’AFP lundi 1er juillet de sources concordantes. Thierry Mosca, 65 ans, a été placé sous la tutelle de l’Union départementale des associations familiales (Udaf) du Jura en novembre 2023, a indiqué une source judiciaire, confirmant une information publiée par le quotidien Progrès.
Une procédure le visant pour « travail caché » a également été fermé sans autre mesure au début du mois de juin en raison d’un « handicapé mental »Cela n’a pas empêché la candidate du RN de terminer dimanche à la deuxième place du premier tour des législatives dans la 2e circonscription du Jura avec 32,76% des voix, derrière la députée sortante (LR) Marie-Christine Dalloz (38,59%) et devant la candidate communiste Evelyne Ternant (24,75%). Cette dernière a annoncé son retrait au second tour pour faire barrage au RN.
« Les personnes sous tutelle ou curatelle ne sont pas éligibles »
« Sa candidature a été dûment enregistrée »ont indiqué à l’AFP les services de la préfecture du Jura. « Les personnes sous tutelle ou curatelle sont inéligibles selon l’article LO129, mais l’article LO128 prévoit que seules les personnes déclarées inéligibles par le juge administratif ou par le Conseil d’État peuvent postuler. »c’est précisé. Thierry Mosca n’est pas concerné par ce dernier scénario, il peut donc se présenter, mais son éventuelle élection pourrait être contestée en justice et invalidée après le vote.
Les documents fournis au moment du dépôt des demandes ne permettent pas aux préfectures de savoir si une personne est sous tutelle, souligne la préfecture. En revanche, en cas d’élection, un acte de naissance est alors demandé, où cette mention peut figurer. Une mesure de tutelle est décidée lorsqu’il y a une altération des facultés mentales d’une personne, l’empêchant de veiller à ses propres intérêts. Contactés par l’AFP, Thierry Mosca et le RN n’ont pas donné suite.