Le budget d’austérité présenté ce jeudi 10 octobre par le gouvernement de Michel Barnier provoque la colère des oppositions. Le socialiste Philippe Brun dénonce « des coupes nettes dans les budgets les plus importants de nos services publics ».
C’était attendu, le voici présenté. Le gouvernement a présenté ce jeudi 10 octobre son Projet de loi de finances pour l’année (PLF) pour l’année 2025, suscitant l’ire des oppositions, de La France insoumise au Rassemblement national. Car ce budget, qui sera porté par Michel Barnier et ses ministres au Parlement, prévoit de nombreuses suppressions d’emplois et plusieurs augmentations d’impôts.
Au total, l’exécutif prévoit de trouver « 60 milliards d’euros » pour soutenir les finances publiques étouffées par un endettement galopant.
« Un budget de guerre sociale »
Les réactions les plus vives concernent le budget de l’Éducation nationale, où le gouvernement prévoit de supprimer 4 000 postes d’enseignants. « Une calamité », dénonce Jean-Luc Mélenchon. « Après avoir semé la misère, voilà l’organisation de l’ignorance », lance l’ancien candidat de La France insoumise à l’élection présidentielle.
Le député insoumis du Nord, Aurélien le Coq, estime que le budget proposé par Michel Barnier est un « budget de guerre sociale ». « Une boucherie qui va continuer à faire cracher du sang aux Français », dénonce-t-il.
Éric Coquerel, président de la commission des finances, parle d’un « budget de super austérité », « morose pour les Français, notamment les classes moyennes et les classes défavorisées ».
Le député socialiste Philippe Brun, vice-président de la même commission, a également dénoncé un projet « d’austérité avec des coupes nettes dans les budgets les plus importants de nos services publics ».
« Pour nous, c’est inacceptable »
A l’extrême droite, le député RN, Jean-Philippe Tanguy, a exprimé son opposition au projet de budget sur LCI. « L’effort est très mal réparti », selon lui, « puisque nous identifions au moins 7 milliards d’euros pour les classes moyennes et populaires et seulement 2 milliards d’euros pour les plus privilégiés. Et cela, pour nous, c’est ‘inacceptable' ».
Le député de la Somme estime qu’il « ne voit pas de rupture avec la mauvaise gestion des 50 dernières années ».
De là à voter une motion de censure à l’Assemblée nationale ? Depuis l’arrivée de Michel Barnier à Matignon, le Rassemblement national joue le rôle d’arbitre et, du fait de la composition du Palais Bourbon, a un pouvoir de vie ou de mort sur un gouvernement qui ne dispose pas de majorité absolue.
Avant la présentation du budget, Sébastien Chenu a annoncé que le RN « ne votera pas » pour le PLF. L’opposition sera-t-elle totale ? Ou ne s’agira-t-il que d’une façade ? Car la non-participation au vote ou une abstention des députés RN ne signifie pas un rejet du budget : le NFP compte 192 députés, la coalition Renaissance-LR 211.
Par ailleurs, Michel Barnier n’exclut pas le recours au 49.3 à l’Assemblée nationale pour voter le budget sans vote.
Du côté du camp présidentiel, le groupe des députés MoDem, partenaire du gouvernement, s’est dit dans un communiqué prêt à engager le débat budgétaire « dans un esprit constructif ». Mais il a demandé que ces « mesures conjoncturelles » soient « accompagnées » de « réformes plus structurelles ».
Le député (Liot) de Guadeloupe Olivier Serva juge « impensable » une réduction du budget des territoires d’outre-mer. « Le budget Outre-mer est réduit de 10%, c’est impensable pour notre groupe », « c’est scandaleux dans une situation où la Martinique est en feu », a-t-il réagi.