Les députés ont rejeté samedi en commission des Finances la première partie du budget 2025 consacrée aux recettes de l’Etat, après l’avoir largement réécrite en adoptant près de 200 amendements modifiant profondément l’équilibre financier du texte. Un quart des 41 articles examinés ont été supprimés ou rejetés, dont certains emblématiques comme l’augmentation de la taxe sur l’électricité ou le gel des ressources des collectivités locales. Sans conséquence à ce stade, puisque le débat dans l’hémicycle la semaine prochaine repartira du texte initial.
« Frankenstein économique »
La gauche a voté pour le texte, tous les autres groupes, le RN et ses alliés, le camp présidentiel et les centristes de Liot votant contre en raison d’une augmentation excessive des recettes fiscales par rapport au texte initial, de 60 milliards d’euros environ selon le président de la commission des finances Éric Coquerel (LFI), 50 milliards d’euros en tenant compte d’une dizaine de milliards d’euros de dépenses fiscales. Les commissaires ont notamment augmenté la fiscalité des super-profits et des super-dividendes, renforcé la taxe sur les rachats d’actions, doublé la contribution exceptionnelle des grandes entreprises de transport maritime ou encore réduit le champ d’application du Crédit d’Impôt Recherche.
En revanche, ils ont notamment rejeté l’augmentation du malus automobile proposée par le gouvernement et la possibilité donnée à l’exécutif d’augmenter les taxes sur l’électricité au-delà de leur niveau d’avant-Covid. Dans son explication de vote, le député RN Jean-Philippe Tanguy a déclaré qu’il ne pouvait pas voter le budget, même s’il était conçu comme un « budget ». ensemble », avec la partie recettes et la partie dépenses, et donc « nous ne pouvons pas nous engager sur un vote (en sa faveur) pour le moment « . Au nom du groupe Ensemble pour la République, David Amiel a dénoncé un « carnaval des impôts « , un « boucherie fiscale » ce qui ferait « pousser immédiatement l’économie française dans la récession et la crise », et finalement un « Budget Frankenstein » sans cohérence d’ensemble.