Une ballerine condamnée à 12 ans de prison après avoir fait don de 45 euros à une association caritative ukrainienne
Ksenia Karelina, une danseuse de ballet russo-américaine, a envoyé environ 45 euros à une ONG qui apporte une aide matérielle à l’Ukraine. Cette somme lui a valu une peine de 12 ans de prison pour « haute trahison ».
Un petit don qui passe très mal en Russie en temps de guerre. Un citoyen russo-américain a été condamné jeudi 15 août à 12 ans de prison pour « trahison » pour avoir fait un don à une organisation d’aide à l’Ukraine.
« Le tribunal a reconnu Ksenia Karelina coupable de haute trahison et l’a condamnée à 12 ans de prison », a déclaré le tribunal régional de Sverdlovsk, dans l’Oural, où la femme de 32 ans était jugée à huis clos.
Selon les médias russes, dans les premiers jours du conflit, Ksenia Karelina a effectué un transfert d’environ 50 dollars (environ 45 euros) à l’ONG Razom, qui fournit une aide matérielle à l’Ukraine.
Le tribunal a assuré que ces fonds avaient été « utilisés pour l’achat d’équipements médicaux, d’armes et de munitions par les forces armées ukrainiennes ». « Au cours du procès, l’accusée a pleinement avoué sa culpabilité », a précisé le tribunal.
Implantée depuis plus de 10 ans aux États-Unis
Dans une lettre publiée sur les réseaux sociaux par son avocat jeudi, Ksenia Karelina remercie ceux qui la soutiennent.
Ksenia Karelina est originaire d’Ekaterinbourg dans l’Oural en Russie, mais a vécu en Californie aux États-Unis, où elle a émigré il y a plus de dix ans et a obtenu la nationalité américaine.
Elle a été arrêtée en février 2024 en Russie, où elle était allée rendre visite à ses grands-parents.
Devises d’échange futures ?
Cette condamnation intervient alors que les États-Unis accusent Moscou de cibler spécifiquement les Américains en Russie comme monnaie d’échange pour les Russes détenus dans les pays occidentaux.
Le 1er août a eu lieu le plus grand échange de prisonniers depuis la guerre froide entre Moscou et l’Occident, permettant la libération de journalistes américains et d’opposants russes détenus en Russie en échange d’espions emprisonnés en Occident.
La Russie compte encore plusieurs étrangers et binationaux dans ses prisons, dont le Français Laurent Vinatier, qui travaille pour une ONG suisse de résolution des conflits.
Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine en février 2022, des milliers de personnes ont été punies, menacées ou emprisonnées en raison de leur opposition au conflit. Les procès pour « trahison », toujours passibles de lourdes peines, se sont notamment multipliés.