Jeudi 4 avril, lors d’une audience au tribunal judiciaire de Paris, une avocate, enceinte de 8 mois, a perdu les eaux, s’est sentie mal puis a été victime d’une crise d’épilepsie. Elle venait de demander le report de l’affaire.
Un vent de panique s’est emparé du tribunal judiciaire de Paris, jeudi 4 avril, lorsqu’une avocate, enceinte de 8 mois, a dû être évacuée après une perte des eaux et un malaise, rapportent Le Nouvel Obs et Le Parisien.
La scène s’est déroulée dans la 16e chambre du tribunal judiciaire de Paris, après que cette dernière a refusé la demande de report du procès de l’avocat, qui avait affaire à l’un des prévenus, jugé pour « vol aggravé ». Elle avait cependant mis en avant son état de santé et le fait qu’elle souhaitait assurer la défense de ce dossier qu’elle suivait depuis le début.
L’avocat a perdu les eaux pendant l’audience, s’est senti mal puis a été secoué par une crise d’épilepsie, avant d’être transporté hors du tribunal sur une civière. Elle était censée être en arrêt maladie jusqu’au 11 avril.
Un deuxième avocat
Vendredi, lors de la deuxième journée du procès, la présidente du tribunal a pointé « une persistance de malentendus » et s’est justifiée au motif que l’accusé disposait d’un deuxième avocat. Sauf que ce dernier a été convoqué en même temps que l’audience de Paris au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine) et à celui de Créteil (Val-de-Marne) jeudi.
« A aucun moment le tribunal n’a pensé qu’elle était en mesure de plaider. Le calendrier des audiences a également été modifié afin que la défense puisse être assurée » au deuxième jour du procès, a assuré le président.
Ce à quoi le deuxième avocat a répondu qu’il n’avait jamais dit qu’il défendrait le prévenu « seul » : « J’avais fait une demande de renvoi. Elle et moi sommes dans ce dossier depuis un an, on ne lâche rien ». « .
« Une situation tendue »
Pour calmer le jeu, Vanessa Bousardo, vice-présidente de Paris, a reconnu que « la justice est rendue dans des conditions dramatiques, que les stocks (d’affaires à juger) sont terribles et que l’audience est problématique ». Mais elle a souligné que « la situation d’une avocate enceinte qui vient demander une saisine est un enjeu majeur ». « Il faut savoir en tenir compte », a-t-elle ajouté.
Me Philippe Gründler, l’avocat d’une des victimes, a reconnu n’avoir « jamais vu ça » en 40 ans de carrière. « Nous sommes dans une situation de tension entre avocats et magistrats qui est catastrophique. Nous ne pouvons pas continuer ainsi. Il faut y réfléchir. Si nous ne cherchons pas l’équilibre, nous jouons avec le feu. »
Le tribunal a finalement accordé le report du dossier demandé par les avocats, « la sérénité des débats » n’étant « pas assurée ». Elle doit se tenir les 19 et 20 décembre. L’avocate enceinte, dans un état « stable », n’avait pas encore accouché vendredi.