Une « autoroute électrique » pour recharger les véhicules en mouvement en France
Le projet de recharge par induction, surnommé « l’autoroute électrique », est bien avancé en France. Vinci Autoroutes, en partenariat avec l’Université Gustave-Eiffel et l’industriel Hutchinson, testera ce dispositif sur un tronçon de 2 kilomètres de l’autoroute A10, à Saint-Arnoult-en-Yvelines, à partir de 2025. L’objectif est de permettre aux véhicules électriques de circuler. recharger leurs batteries en roulant, sans avoir besoin de s’arrêter à une borne.
Un tronçon de l’A10 électrifié
Le principe de fonctionnement repose sur un système de bobines de cuivre enfouies à une dizaine de centimètres sous la chaussée. Ces bobines, alimentées par le réseau électrique, émettent un champ magnétique qui est capté par un dispositif placé sous le véhicule. Cette dernière convertit l’énergie en électricité permettant ainsi de recharger la batterie. Ce système est particulièrement attractif pour les poids lourds, responsables de 45% des émissions de gaz à effet de serre sur les autoroutes, rappelle le Monde Christophe Hug, directeur général adjoint de Vinci Autoroutes.
Le projet, déjà testé en Suède, bénéficie d’un financement public via un appel à projets de la banque Bpifrance. Il s’agit de décarboner le réseau routier, qui représente encore une part importante de la circulation des personnes et des marchandises. Selon les estimations, même en 2050, la route représentera encore la majorité des déplacements, avec une part de 75 %.
L’expérimentation vise à aller au-delà d’une simple recharge ponctuelle. Louis du Pasquier, directeur de la mobilité décarbonée chez Vinci Autoroutes, souligne que la recharge par induction pourrait réduire d’un tiers, voire de moitié, la taille des batteries des véhicules électriques, ce qui les rendrait plus légères et moins dépendantes des matériaux nécessaires à leur fabrication. piles.
» Avec une puissance de 200 kilowatts, il serait possible de recharger 50 % de la batterie d’un véhicule en seulement dix minutes sur autoroute », explique-t-il. Cette technologie permettrait donc non seulement d’espacer les arrêts de recharge, mais aussi d’améliorer l’efficacité des véhicules électriques sur de longues distances.
Les villes ne sont pas en reste. À Paris, dans le cadre du projet européen INCIT-EV, un tronçon de route équipé de bobines de recharge par induction a été installé dans le 17ème arrondissement. Sur ce tronçon de 30 mètres, un véhicule roulant à 5 km/h peut récupérer jusqu’à 2 km d’autonomie avec une puissance de 30 kW. C’est certes modeste, mais cette expérience suggère des solutions intéressantes pour les déplacements urbains.
Ce type de recharge pourrait s’avérer particulièrement utile dans les centres-villes, où l’électrification des taxis, VTC et autres véhicules légers pourrait réduire considérablement le besoin en bornes fixes. A terme, les experts prévoient d’équiper environ 10 % des routes urbaines pour permettre la recharge en déplacement.
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