Nouvelles locales

Une association suisse propose de soutenir les éleveurs qui ne veulent plus exploiter les animaux

En Suisse, Virginia Markus a créé une association et un sanctuaire pour accueillir les animaux d’éleveurs bénévoles lorsque ceux-ci perdent le sens de leur métier ou veulent arrêter d’élever des animaux pour des raisons éthiques.

Publié


Temps de lecture : 2 min

Paysage de campagne en Suisse. Illustration. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

On connaît les refuges pour animaux abandonnés, mais on connaît moins les refuges pour animaux d’élevage, lorsque leurs propriétaires abandonnent leur métier. En Suisse, Virginia Markus a créé un sanctuaire pour accueillir veaux, vaches et cochons initialement destinés à l’abattoir. Sa mission consiste aussi à proposer une reconversion aux éleveurs qui ne veulent plus exploiter les animaux pour des raisons éthiques. Un phénomène encore marginal, mais qui prend de l’ampleur.

« Quand on voit ces petits cochons, on ne peut pas dire « voilà un conseil, hop le rôti », on ne peut pas ! Regardez ça, ils viennent même vous dire bonjour »souligne cet ancien éleveur. Dans une autre vie, Stéphane Baud avait des bovins et des porcs, pour leur viande, jusqu’au jour où les conduire à l’abattoir ne lui fut plus humainement possible : « Un jour, j’ai dû me rendre dans un abattoir industriel. J’avais mis trois cochons dedans et quand je suis sorti, j’ai claqué le camion à bestiaux, et je les ai entendus m’appeler derrière… » Il dit qu’il est monté dans son tracteur, a fondu en larmes et quand il est rentré chez lui, sa décision était prise : « Maintenant c’est fini, je ne peux plus. »

C’est à cette époque que Stéphane entend parler de l’association Coexister de Virginia Markus. Il lui confie deux de ses vaches et discute avec elle des possibilités de reconversion. « Tous les animaux qui sont ici sont ici parce que leurs anciens éleveurs ont accepté de les donner, gratuitement car nous ne les rachetons pas, explique Virginia Markus. Des éleveurs très attachés à telle ou telle vache et qui préféraient la voir au sanctuaire plutôt qu’à l’abattoir. »

Elle décrit sa démarche et comment elle a été contactée par les agriculteurs : « Je ne vais pas frapper à la porte des éleveurs, sinon je me ferais refouler. Non, l’idée c’est que c’est une démarche volontaire, que ce soit juste pour reloger un ou deux animaux ou pour entamer une démarche de reconversion, ce sont eux qui viennent me voir et ensuite une discussion s’engage, qui va aboutir à des solutions. »

« Je pars du principe que chaque projet est unique, donc je m’adapterai aux besoins de la personne et aussi à la capacité de l’exploitation. »

Virginia Markus, fondatrice de l’association Coexister

franceinfo

Pour Stéphane, ce sera une boulangerie végétale, c’est-à-dire sans viande ni lait. Un virage à 180 degrés, même si d’autres solutions existent pour les éleveurs qui sortent du moule. Virginie Markus poursuit : « Il peut y avoir des éleveurs, hommes et femmes, qui veulent garder la ferme, la transformer pour faire autre chose : lait d’avoine, culture de céréales, maraîchage, etc. Certains veulent garder des animaux, donc cela dépend vraiment du projet. »

Elle se souvient également qu’un « un certain nombre d’agriculteurs » vouloir complètement « quitter l’agriculture parce qu’ils étaient tellement dégoûtés de la profession »Dans ces cas-là, l’association essaie de les aider « réforme ». Sur la quinzaine d’éleveurs accompagnés, rares sont ceux qui sont restés agriculteurs, faute d’envie ou de terres propices à la culture céréalière ou maraîchère. Car si les surfaces agricoles représentent un quart du territoire suisse, la moitié est dédiée à l’élevage et au pâturage.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page